Les faucons pèlerins sont revenus nicher à Wavre
Depuis quatre ans, des faucons pèlerins viennent nicher au printemps sur le clocher de l’église Saint-Jean-Baptiste.
Publié le 27-03-2023 à 21h47
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Et rebelote. La couveuse du clocher de l’église Saint-Jean-Baptiste, avec vue imprenable sur la place Cardinal Mercier, a rouvert ses portes début février dernier. Un couple de tourtereaux, ou plutôt de faucons pèlerins, a choisi de s’installer dans le nichoir laissé vide depuis juin 2022, pour y fonder une famille.
L’histoire n’est pas neuve mais elle suscite toujours un brin d‘attendrissement.
En 2020, un couple de faucons pèlerins s’installait, pour la première fois, dans la corniche de l’église Saint Jean-Baptiste et, cette année-là, deux jeunes sont nés.
"Mais cette installation spontanée dans la corniche ne nous arrangeait pas du tout, avoue Nicolas Forger, le président de la Fabrique d’église. Le service Environnement de la Ville a alors proposé d’installer un nichoir en bois, posé dans le haut du clocher, pour les accueillir. Et ils sont revenus en 2021 et en 2022. Ils reviennent ce printemps encore pour une nouvelle couvaison. Un couple est là depuis début février."
Les futurs parents sont là bien à l’abri des intrusions et de la concurrence avec d’autres espèces comme de leur principal prédateur, le hibou grand duc.
Des pics en vitesse de chasse jusqu’à 350 km/h
"Les faucons pèlerins sont des oiseaux de falaise, au départ, explique Thierry Maniquet, ornithologue pour Natagora. On les trouve dans la vallée de la Meuse notamment, mais lorsque leur habitat naturel est dégradé par les alpinistes par exemple ou trop fréquenté, ils cherchent un habitat de substitution. Comme des clochers et autres tours. Ce qui est caractéristique de cette espèce, c’est la manière de chasser. Ils se positionnent au-dessus de leur proie et effectuent un vol en piqué, les ailes collées au corps, réalisant des pointes de vitesse qui peuvent aller de 150 à 250 km/h. On a même mesuré des pics à 350 km/h !"
Espèce protégée visible sur quatre sites en Brabant wallon
Si on peut s’émouvoir de ce sursaut de vie sauvage en pleine ville, et se réjouir à l’idée de voir de jeunes poussins de rapaces bientôt étendre leurs ailes, il faut cependant noter que le fait n’est pas si rare. Cette espèce, qui figure toujours sur la liste des espèces protégées, n’est plus en danger de disparition. Depuis l’interdiction de l’utilisation de certains pesticides, la coquille de leurs œufs a retrouvé une certaine qualité, et les oisillons ont plus de chances de survie.
"À Wavre, en 2020, deux poussins ont vu le jour, mais en 2021, les oisillons n’ont pas survécu. L’année dernière, quatre jeunes sont nés, précise l’ornithologue. La ponte se déroule sur plusieurs jours. À raison d’un œuf tous les 48 h à 72 h environ. Et les femelles pondent de 3 à 4 œufs en moyenne. Ils sont couvés durant 30 jours environ, et enfin, il faut compter deux mois pour que les fauconneaux prennent leur envol. Le couple du clocher de Wavre est donc installé là pour au moins trois mois. Si on se place sur le côté droit de l’église, et qu’on regarde en l’air, on peut apercevoir le nichoir et parfois, un des deux faucons qui monte la garde pendant la couvaison."
En Brabant wallon, quatre sites sont susceptibles de voir des faucons pèlerins nicher: sur le clocher à Wavre ; dans la carrière de Dongelberg ; à Genappe sur les silos de l’ancienne sucrerie ; et dernièrement, on en a repéré à Sart-Dames-Avelines, en haut du château d’eau.
"Pour se nourrir, ils mangent des petits oiseaux et notamment des pigeons, mais hélas, pas ceux autour de l’église", regrette Nicolas Forger.
Ceux-là ne semblent pas du tout ennuyés par la présence des faucons et ils vivent en bons voisins. Les 43 cloches de l’étage supérieur du carillon, l’autre voisin des faucons pèlerins qui sonne toutes les heures, ne semblent pas non plus les déranger outre mesure. Bref, voilà des locataires tout à fait charmants, on vous le disait.