Faux billet, barre de fer et cocaïne : quand un dealer et son client jouent du couteau
Un livreur de cocaïne venu de Bruxelles et un consommateur wavrien étaient tous les deux armés, le 28 janvier dernier. Et le deal a mal tourné…
- Publié le 28-08-2023 à 18h00
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Le 28 janvier dernier, la police de Wavre est appelée par des riverains pour une bagarre entre deux hommes, la nuit, en pleine rue. Les agents arrivent sur place et trouvent Kevin – ils le connaissent pour avoir déjà eu affaire à lui -, armé d’une barre de fer et saignant abondamment au niveau du ventre. L’autre protagoniste, Olivier, est venu de Bruxelles en voiture et est muni d’un couteau. Dans ce véhicule, les policiers trouvent une barre de fer, deux pistolets à impulsion électrique ainsi que des stupéfiants. Ils vont aussi trouver un tournevis dans la veste de Kevin.
Celui-ci avoue d’emblée qu’il s’agit d’une vente de drogue qui a mal tourné. Avec un ami, il a décidé dans la nuit de faire appel à une “centrale”, pour se faire livrer de la cocaïne à domicile. Et à l’arrivée du livreur, il est descendu avec un couteau et un tournevis, au cas où il y aurait du grabuge.
Il faut dire que le Wavrien voulait tenter une arnaque, en pliant un papier bleu dans un billet de 50 €, pour faire semblant qu’il s’agissait d’un billet de 20 € et qu’il paierait les 70 € convenus. D’après Kevin, quand le livreur s’est aperçu de la supercherie, il s’est fâché et lui a mis un coup de couteau dans le ventre.
Le livreur, lui, après avoir tenté de faire croire aux enquêteurs que ce n’était pas du tout une question de stupéfiants, a précisé sa version devant le tribunal correctionnel.
D’accord, il s’agissait d’une livraison de cocaïne. Mais c’est le Wavrien qui était ivre et agressif, alors qu’il l’avait fait monter dans sa voiture pour conclure la vente. Le ton est monté après le coup de faux billet, et le client récalcitrant lui a donné un coup de couteau dans la main. Coincé dans sa voiture, il redoutait d’être dépouillé de toute sa marchandise et de l’argent qu’il avait sur lui. Alors pour se défendre, il a sorti un couteau et a mis un léger coup de lame dans le ventre de son agresseur.
La plaie, si elle saignait beaucoup sur le moment, était effectivement superficielle. Mais lors d’une perquisition au domicile de ce livreur bruxellois, les policiers ont trouvé sous son lit une arme chargée, une lunette de visée et des livres sur l’islam.
À l’audience, le ministère public avait manifestement choisi son camp, mettant en évidence la personnalité inquiétante de ce livreur dont la mère a confié qu’il était radicalisé. Un psy qui l’a examiné lui a trouvé des traits antisociaux, et c’est une peine de cinq ans avec sursis partiel qui était réclamée contre lui.
L’avocat du livreur disait tomber des nues : son client est agressé, se défend contre un toxicomane en manque et tenant un couteau, et c’est lui qui risque une peine énorme…
De fait, le jugement rendu ce mercredi 16 août estime que le Bruxellois était en situation de légitime défense. Olivier écope de 18 mois de prison avec sursis probatoire total pour les stups et les armes. Kevin, lui, est condamné à une peine de travail de 180 heures.