Rodéos urbains à Tubize: "Quelques individus prennent nos rues pour des circuits de F1 ou Moto GP"
"La plupart de ces séances de rodéo urbain sont le fait de véhicules de location immatriculés en Pologne."
- Publié le 13-09-2023 à 07h30
- Mis à jour le 13-09-2023 à 08h04
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Plusieurs quartiers de Clabecq sont traversés par des bolides, depuis plusieurs mois déjà. Une situation dangereuse dénoncée par Benoît Langendries au conseil communal de Tubize, ce lundi 11 septembre 2023. Le conseiller RC (opposition) a expliqué avoir reçu, à la mi-juillet, un e-mail d’un riverain, dont voici l’essentiel : “Je me permets de vous contacter concernant la problématique des rodéos sauvages dans le quartier de la Sablonnière à Clabecq. […] La période estivale est systématiquement synonyme d’angoisse et de stress pour le quartier. Pas plus tard qu’hier, un véhicule Audi noir a passé la journée à circuler dangereusement sur la voirie. À tel point que certains riverains excédés ont décidé de se mettre sur la voirie pour arrêter le véhicule et en découdre avec le chauffeur. Évidemment, la situation était très tendue et heureusement nous avons réussi à calmer les esprits”.
Le phénomène des “rodéos urbains”, déjà observé précédemment dans le zoning de Saintes, inquiète aussi Giovanni Capizzi, également conseiller RC : “C’est d’autant plus dangereux qu’il y a une école, une aire de jeux, les accès au parc. J’ai reçu des vidéos de caméras de sécurité, c’est impressionnant. Il risque d’y avoir un accident, un passage à tabac par des riverains…”
”Nous ne sommes pas restés sans rien faire, a réagi le bourgmestre, Michel Januth (PS). En 2018, des faits concernant des vitesses excessives avaient déjà été signalés à Clabecq. C’était essentiellement le fait de quads. La police était intervenue et avait contrôlé ce phénomène. Depuis quelques semaines, voire quelques mois, nous sommes confrontés à un nouveau comportement irresponsable de quelques individus qui prennent nos rues pour des circuits de F1 ou Moto GP. La police a été sollicitée et est bien informée. Une enquête est diligentée par nos services…”
Et d’en dire un peu plus : “La plupart de ces séances de rodéo urbain sont le fait de véhicules de location immatriculés en Pologne, a ajouté en substance Michel Januth. Le parquet a été prévenu. Il semble que Tubize ne soit pas la seule ville touchée. La société met en location ces voitures “survitaminées” à des prix attractifs, avec une immatriculation étrangère. La zone de police et des services fédéraux veillent au grain. Une cellule spécifique a été ouverte au parquet. On essaye de trouver une solution…”
”Ce ne sont justement pas des as du volant…”
Le collège communal a également étudié la possibilité d’aménager les voiries. “Le problème, c’est que ce ne sont justement pas des as du volant, a indiqué Pierre Anthoine, échevin des Travaux. La situation risque d’empirer avec des aménagements. Quand on installe une chicane, on le fait en mettant des places de parking. Mais ces chauffards risquent de rater leur virage et d’endommager plusieurs véhicules, comme ce fut le cas récemment rue de la Falize…”
L’échevin a ajouté que les riverains sont favorables à l’installation de dos-d’âne ou de coussins berlinois, mais jamais devant chez eux et que par ailleurs de tels aménagements peuvent constituer “un super tremplin pour les chauffards, qui pourraient rouler encore plus vite. On pourrait surélever le passage piéton à la hauteur de l’école, avenue des Platanes. Mais ce sont ceux qui conduisent déjà de manière respectueuse qui vont freiner. Nous analysons d’autres pistes, tout en sachant qu’on risque surtout de déplacer le problème…”
Le bourgmestre a proposé de placer des caméras mobiles pour aider à intercepter les véhicules, surtout ceux immatriculés en Belgique. Giovanni Capizzi a demandé plus de présence policière et a insisté : “Il faut de la répression !” Benoît Langendries : “Cela nécessite des moyens, il faudrait d’ailleurs qu’on discute avec les Communes voisines de la manière dont on se partage le staff de la police. Au-delà de la répression, il y a aussi un volet pédagogique à développer, expliquer aux riverains ce qui est possible de faire et ce qui est impossible…”