Un étudiant roué de coups sur le parking d'une grande surface de Braine-l'Alleud : deux condamnations
Un jeune se trouve sur le parking d’une grande surface de Braine-l’Alleud. Sept ou huit cagoulés apparaissent, le rouent de coups et le volent.
Publié le 28-03-2023 à 11h00
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Théo (prénom d’emprunt), qui sera bientôt majeur, ne comprend pas tout de suite ce qui lui arrive, c’est-à-dire recevoir des coups, être dépouillé d’un pull, de ses écouteurs, de son portefeuille, de son GSM et de ses lunettes.
Ces faits, que le parquet a qualifiés d’extorsion, ont eu lieu le 24 octobre 2022 mais, pour tenter de les comprendre, il faut retourner vingt-quatre heures en arrière.
En rue, Théo avait ramassé un joint qui aurait circulé de bouche en bouche, rendant malades tous ses potes qui y avaient goûté. D’où la décision prise en commun de le lui faire payer.
On ne se trouve bien entendu pas dans un cercle de poètes. Et, au dialogue mitonné de reproches, on privilégie la manière forte et le commerce, car les objets volés avec la délicatesse que l’on devine, on va tenter de les revendre.
Depuis lors, Théo vit une vie difficile. Il s’est retrouvé en incapacité de travail (scolaire) pendant un mois. Il croise des regards menaçants voire carrément hostiles, il n’ose plus sortir seul, le bouche-à-oreille a fonctionné et, à l’école, il est isolé, considéré comme une balance. Il est suivi par un psychologue.
Seuls deux jeunes sont sur le banc des prévenus dans le prétoire nivellois du 27 février dernier car les autres agresseurs n’ont pas été identifiés ou sont mineurs.
N.A. est considéré comme le meneur et, en tout cas, celui qui a porté le plus de coups. Il les reconnaît, mais pas le vol ou l’extorsion. Il a été entraîné, par ce que l’on appelle communément l’effet de groupe.
Il a eu une jeunesse difficile, séparé de ses parents pendant trois ans, placé en IPPJ. Il vit dans une maison d’accueil réservée aux 18-24 ans. Il a quitté Braine-l’Alleud dont il dit ne plus fréquenter les bandes.
Quant à N., il été dépassé par les événements, lui qui était d’ailleurs étranger à la fumerie collective. "J’ai suivi un peu bêtement", soupira-t-il avant d’affirmer être étranger aux menaces et représailles.
Le jugement est apaisant: 110 heures de travail pour N.A., 100 heures pour N. condamnés en outre à payer ensemble 1.200 euros aux parents de la victime.