La mise en bière du Bistro des Restos
Le sympathique café du Châtelain est obligé de fermer à la suite d’une décision judiciaire. Ultime soirée samedi.
Publié le 30-09-2014 à 22h28 - Mis à jour le 01-10-2014 à 12h31
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Le sympathique café du Châtelain est obligé de fermer à la suite d’une décision judiciaire. Ultime soirée samedi. Le Bistro des Restos, niché rue du Page, est un lieu bien connu des habitués de la place du Châtelain. Depuis 2005, cet endroit chaleureux avec une déco en bois, une musique choisie et une atmosphère conviviale fait un peu figure d’ovni à côté des bars parfois m’as-tu-vu des alentours. Malgré son succès, le bistro vit ses dernières heures : dimanche, il fermera définitivement ses portes.
Une fermeture qui est le résultat d’une saga juridique qui commence en février 2012... Les gérants signent à cette date un nouveau bail. Mais le propriétaire a changé. HLS est désormais le bailleur et le fournisseur désigné du petit café. "Après un certain temps, j’ai remarqué que HLS appliquait dans d’autres établissements des prix nettement moins chers de 25 à 40 %, selon les boissons", explique Cécile Muller, l’un des gérants. Or, le bail commercial stipule clairement que le fournisseur livrera les boissons "aux prix habituels applicables à la clientèle horeca".
Cécile exige donc un rabais. Après neuf mois de négociations à l’amiable, la société ne voulant pas diminuer suffisamment ses prix, Cécile est allée s’approvisionner ailleurs.
Sans surprise, la société HLS a assigné Le Bistro des Restos, début 2013. Après un premier jugement en 2013 qui évite au café des mesures provisoires, un autre tombe le 5 septembre. Il est particulièrement sévère et lourd de conséquences : tous les torts sont attribués à Cécile et à son associé.
Le bail est résilié et ils ont l’obligation de quitter les lieux dans le mois. La résiliation étant aux torts des deux gérants, ils doivent également s’acquitter de six mois de loyer, des indemnités pour achat insuffisant, du remboursement du précompte immobilier, des indemnités de procédures, etc. Un montant qui s’élèverait à plus de 27.000 €...
"L’avantage qu’ils en tirent est tout à fait disproportionné par rapport à la situation", se désespère la quinquagénaire. "De notre côté, on perd notre fonds de commerce de plus de 100.000 €, nos boulots et nos investissements. C’est tout notre monde qui s’écroule !"
Samedi, pour sa dernière soirée, le café organise une grande fête d’adieu. "Ce sera une fête d’enterrement, ce sera triste. On aura déjà vidé nos meubles et la déco", conclut Cécile.