Belgian Pride à Bruxelles: Sur le stand de la police LGBT

Rainbow Cops informe le public sur ses droits en tant que victime.

Cl. V.
Illustration picture shows the Rainbow Cops Belgium at the 22nd edition of the 'Belgian Pride', a manifestation of lesbian, gay, bisexual and transgender oriented people, Saturday 20 May 2017 in Brussels. BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK
Illustration picture shows the Rainbow Cops Belgium at the 22nd edition of the 'Belgian Pride', a manifestation of lesbian, gay, bisexual and transgender oriented people, Saturday 20 May 2017 in Brussels. BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK ©BELGA

Rainbow Cops informe le public sur ses droits en tant que victime. L’ASBL Rainbow Cops Belgium LGBT Police, créée en 2012, a vu le jour suite à un constat au sein de la police fédérale. "Les choses ne sont pas dramatiques mais il y a quand même des difficultés dans certains services", affirme Yannic Lecomte, le président de l’association. "Beaucoup de collègues ne font pas leur coming out par peur du regard des autres ou par crainte que ce soit un frein à leur carrière."

Chargée d’y remédier, l’ASBL prodigue, entre autres, des formations de sensibilisation auprès des services de police et dans les académies. "On déconstruit les stéréotypes qu’il y a autour des LGBT et on fait de la sensibilisation par rapport à l’homophobie qui existe sur le terrain; il y a encore beaucoup de rejets, physiques ou verbaux, envers les LGBT dans la société", explique le formateur Sébastien Rondia.

Par ailleurs, Rainbow Cops est active auprès du public. "Pour une victime LGBT, déposer plainte reste encore très difficile. Ils se demandent s’ils seront bien traités. Il y a un manque de confiance vis-à-vis de la police, on reste perçu comme une organisation très machiste. Et puis certains ont eu de mauvaises expériences par le passé", précise Yannic Lecomte. L’association profite d’événements comme la Gay Pride pour "informer le public sur ses droits en tant que victime, de ce qu’il peut attendre de la justice et de la police et d’éventuellement les diriger vers des policiers ou magistrats de référence".

Sébastien Rondia est chargé de former ces référents. "La plus-value, c’est que nous formons policiers et magistrats en même temps à la diversité, aux discriminations - pas seulement celles qui touchent les LGBT - et aux délits de haine. Ça nous permet d’échanger avec le monde judiciaire et de créer un réseau."

Bruxelles aux couleurs arc-en-ciel

La 22e édition de la Belgian Pride avait pour thème l’asile et la migration.

Une vague arc-en-ciel a déferlé dans les rues de la capitale hier après-midi. La communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) était de sortie dans le centre-ville pour la 22e édition de la Gay Pride belge.

Le Mont des Arts, fermé pour l’occasion, accueillait un village avec stands et podium de midi à minuit. Dès 14h30 le défilé de la Belgian pride, s’est mis en branle. 22 chars, des musiciens et des danseurs représentant une quarantaine d’organisations politiques ont paradé dans les rues du centre-ville. Dans le public, des gens de tous horizons, jeunes et moins jeunes, qui dansent, rient et chantent entre amis où en famille. "On célèbre l’amour aujourd’hui", s’exclame Carlos, venu assister à la Pride avec ses amis. "La Pride est plus qu’une simple parade", rappelle Cyrille Prestianni, président de la Belgian Pride. "C’est avant tout une marche militante."

Cette année , le thème Crossing Borders est à l’honneur de la manifestation. Il pointe les problèmes rencontrés par les membres de la communauté LGBT en situation d’asile et de migration. "Les migrants en provenance de pays d’Afrique, de Syrie ou de Tchétchénie, arrivent en Belgique pour fuir des situations affreuses. Quand ils arrivent ici, on les place dans des ghettos où les haines sont exacerbées et on les traite comme des menteurs et des voleurs."

En ce qui concerne notre pays, Cyrille Prestianni pointe avant tout un devoir de vigilance par rapport aux droits acquis par la communauté LGBT. "Aujourd’hui en Belgique, nos droits sont acquis à 90 % mais nous avons un devoir de veille et de vigilance pour que ça reste ainsi. La Belgian Pride, c’est le moment où nous nous exprimons. Nous considérons qu’il y a encore du travail; il est nécessaire de sensibiliser le publique et des poches d’homophobie persistent au sein de la société. Par ailleurs, Bruxelles est la capitale de l’Union européenne, or l’Europe est loin d’être homogène. Si la Belgique et ses voisins directs font figure d’exemple en matière de droit LGBT, ces droits sont loin d’être acquis dans l’ensemble des pays européens."

La première édition de la Belgian Pride s’est tenue en Belgique il y a 22 ans. "Notre pays est rapidement devenu leader. Les premières Prides ont été organisée aux États-Unis. La Belgique à rapidement suivi. Depuis la première édition, le Royaume a toujours accueilli, traditionnellement, la première Pride de la saison. Les chants, et textes qui sont lus ici sont généralement repris ensuite dans toutes les Prides d’Europe."


Infos : rainbow-cops-belgium.be

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...