Parcours d'artistes de Saint-Gilles: Les artistes vous ouvrent leurs portes
Des graffitis en mousse, des bombes végétales ou encore des broderies fleuries seront à découvrir ce week-end
Publié le 25-05-2018 à 19h08 - Mis à jour le 01-06-2018 à 15h57
Des graffitis en mousse, des bombes végétales ou encore des broderies fleuries seront à découvrir ce week-end.
Cette année, le plus vieux parcours d’artistes bruxellois, celui de Saint-Gilles, fête ses trente ans. À cette occasion, le parcours adopte un nouveau rythme puisqu’il s’étendra sur deux week-ends séparés. La commune s’est aussi associée à sa voisine, Forest, pour une troisième collaboration. En tout, ce sont 340 artistes saint-gillois et forestois que le public aura l’occasion de découvrir dans des espaces publics ou directement dans leurs ateliers durant quatre week-ends (26 et 27 mais et 2 et 3 juin à Saint-Gilles et les 15, 16, 17, 23 et 24 juin pour Forest). Le coup d’envoi sera donné ce vendredi 25 mai au soir à la Maison du Peuple de Saint-Gilles pour la version saint-gilloise tandis que le volet forestois s’ouvrira au BRASS le vendredi 15 juin.
Ce vendredi, c’était donc la dernière ligne droite pour les artistes avant le début du parcours. Dans le parc Germaux, situé à deux pas de la Porte de Hal, dans la rue Fontainas, Luc et Fabien s’activaient ce vendredi matin. Depuis 2011, Luc Broché a décidé de faire un pied-de-nez au terrorisme en posant de vieux obus dans l’espace public avant de filmer les réactions des passants. Pour l’anniversaire du parcours, l’artiste a décidé d’exposer une bombe géante de laquelle explose une cascade de végétation. “J’ai posé une bombe mais qui n’explose pas. Ce qui explose, c’est la végétation”, explique-t-il.

À travers sa démarche, il souhaite prendre de la distance par rapport à l’actualité qui effraie. Il appelle cela le “méta-terrorisme”. “En général, les gens sont amusés. Cela prouve que l’humour est plus fort que la violence. Nous avons créé une bombe qui se moque des bombes”, souligne l’artiste. Et cette bombe-ci explosera de fleurs car le but est que la végétation prenne le dessus. L’œuvre devrait rester installée jusqu’à la fin de l’été.
Un peu plus loin, dans le même parc, c’est Luis Pôlet qui s’active. Lui, son truc c’est plutôt le graffiti. Mais oubliez les bombes de peinture classiques, ici il n’y a que du naturel. En effet, ses œuvres sont réalisées avec de la mousse végétale glanée sur des terrains abandonnés. “La mousse est la première à envahir des lieux laissés à l’abandon. Je ne vais pas la chercher en forêt ou dans des parcs parce que c’est interdit donc je la cherche dans des terrains vagues”, explique l’artiste. Le tout est collé au mur à l’aide d’un mélange entre de l’eau et de la farine, rien de plus naturel !

Pour cette aventure, il a emmené avec lui les jeunes du Bazar, la Maison des Jeunes de Saint-Gilles. Depuis plusieurs mois, il leur a fait découvrir la nature à travers des activités dans la forêt de Soignes, notamment, tout en soulignant l’importance de la nature en ville. Ces graffitis eco-friendly sont à découvrir un peu partout dans les rues de la commune.
Dans les ateliers des artistes
À côté de ces œuvres d’art qui changeront le visage de Saint-Gilles et Forest le temps de quatre week-ends, des artistes ont aussi décidé de faire découvrir leur travail en ouvrant leurs ateliers aux visiteurs. Valérie Provost et Karim Djaoui ont carrément décidé de leur ouvrir leur maison, située dans la rue Jourdan. Quand on y rentre, on est directement accueilli par plusieurs toiles et une broderie géante qui se répondent. Le ton est donné : le couple travaille ensemble et leurs œuvres se complètent parfois. Dans leur salon, une énorme toile a même été créée à six mains par Karim, Valérie et son fils.
Après avoir travaillé la terre et passé plusieurs années de sa vie à développer sa maîtrise de la sculpture, Valérie se consacre maintenant à la broderie moderne. Oubliez le point de croix de mamy, ici on voit grand. L’artiste récupère de grands tissus sur lesquels elle brode des femmes sur le thème “Arrête ton cirque”. “Avec l’art, tout devient possible. On peut imaginer des choses qu’on ne ferait jamais par ailleurs et les rendre réelles. Avec me broderies, je veux prendre le contre-pied de la société qui nous dit de rentrer dans un moule”, explique-t-elle. L’exposition se poursuit même jusque dans son jardin dans lequel elle a aussi exposé une broderie.

Karim, son compagnon, se consacre plutôt aux toiles sur lesquelles il utilise toute sorte de matériaux : peintures, ficelles et surtout des vieilles photos récupérées dans des braderies qu’il découpe, assemble et en fait renaître des histoires. “Je leur donne une deuxième vie. Je remets en valeur ces vieux documents et souvent ce sont des photos en noir et blanc qui ont 40 ou 50 ans. Ils témoignent d’une époque, de manière de vivre différente de maintenant, d’habitudes différentes mais aussi de matériel différent”, explique l’artiste.
Toutes ces œuvres et beaucoup d’autres sont à découvrir ce week-end et le week-end prochain dans les rues de Saint-Gilles et dès le 15 juin à Forest.
