Zone de basses émissions : "Si on a beaucoup d’argent, on peut continuer à polluer"

Fabrice Gillet doit choisir : revendre sa voiture, interdite de circulation en zone de basses émissions (LEZ), ou payer la taxe qui lui permet de rouler dans Bruxelles.

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voiture , polution , écologie , bruxelles , amende , taxe , interdiction ©Ennio Cameriere

Fabrice Gillet doit choisir : revendre sa voiture, interdite de circulation en zone de basses émissions (LEZ), ou payer la taxe qui lui permet de rouler dans Bruxelles. Fabrice Gillet est saint-gillois, père de trois enfants et adepte du vélo pour se déplacer. Il conduit ses enfants tous les jours à pied à l’école, prend les transports en commun et, dès qu’il peut, utilise son deux-roues.

Pour certaines occasions, Fabrice emmène sa famille dans sa Volvo 940 essence de 1992. En 2016, ce jeune père de famille a acheté cette voiture d’occasion âgée de 25 ans, pour les rares fois où il aurait besoin de se déplacer plus loin. Quelques mois plus tard, il apprenait qu’il ne pourrait bientôt plus l’utiliser. C’est le cas aujourd’hui, à moins de payer une taxe de 350 euros tous les trois mois.

"Je roule en moyenne 3 000 km par an et cette voiture nous sert principalement à quitter Bruxelles. Me voilà contraint de quitter un véhicule en parfait état de marche, roulant à l’essence, dont la pollution, qui existe j’en suis bien conscient, est toutefois diluée sur des trajets longs. Nous sommes quasi toujours à 5 dedans", s’insurge le Saint-Gillois.

Ce que Fabrice Gillet veut dénoncer en donnant l’exemple de sa situation, c’est "le caractère inégalitaire de la nouvelle législation de zone de basses émissions". Depuis janvier 2019, son véhicule qui fait partie de l’euronorm 0 ne peut plus circuler en Région bruxelloise. S’il veut obtenir une dérogation et continuer à rouler avec, il devra soit payer une taxe de 350 €, soit acheter un pass d’une journée qui coûte 35 €. Cette dernière option est cependant limitée, les conducteurs n’ayant droit qu’à huit journées par an. "Ce que je ne comprends pas, c’est en quoi ma voiture va polluer plus qu’un 4x4 qui roule tous les jours et dont le propriétaire ne devra absolument rien payer puisque c’est un modèle plus récent", poursuit Fabrice.

"La conclusion est donc assez claire, si on a beaucoup d’argent on se permet de payer cette taxe et on continue de polluer." En outre, Fabrice Gillet a obtenu le statut d’Old timer pour son véhicule. Cette attribution permet aux véhicules dits "ancêtre", de collection, de continuer à pouvoir être sortis de temps en temps. Mais si le statut d’old timer est donné quand la voiture atteint 25 ans, les privilèges qui y sont liés, à savoir pouvoir de nouveau rouler sous certaines conditions, n’arrivent qu’une fois que le véhicule a 30 ans. Fabrice doit encore attendre deux ans et demi avant de bénéficier de cette option. "Je sais qu’il y a plusieurs conditions pour utiliser les voitures qui ont le statut d’ancêtre, mais pour le peu que je l’utilise, rouler avec maintenant ou dans trois ans reviendra au même. Il ne s’agit donc pas ici de quantité de pollution."

De son côté, Bruxelles Environnement rappelle les objectifs de cette nouvelle loi. "Il faut bien commencer quelque part. L’idée est d’aller progressivement et donc d’interdire les véhicules les plus polluants en premier. Si le véhicule de ce monsieur est interdit de circuler, c’est qu’il est plus polluant que d’autres. On veut vraiment faire réfléchir sur la manière de se déplacer, cette nouvelle législation doit amener une réflexion, doit permettre aux gens de se remettre en question", explique Pauline Lorbat, porte-parole de Bruxelles Environnement.

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