En Région bruxelloise, la surmortalité a atteint 81,7% lors de la première vague du Covid-19

M. L.
En Région bruxelloise, la surmortalité a atteint 81,7% lors de la première vague du Covid-19
©IBSA

Au cours de la première vague belge de la pandémie de Covid-19, la surmortalité en Région bruxelloise s’est élevée à 81,7 %, soit le double de celle des deux autres régions, relève l'Institut bruxellois de statistique et d'analyse (Ibsa) dans la dernière livraison de son Focus. Durant la semaine du 6 au 12 avril, trois fois plus d’habitants qu’attendus sont décédés alors que, pour l'ensemble du pays, ce nombre a doublé (+95%).

Durant cette première vague - du 16 mars au 17 mai -, 1 300 décès supplémentaires ont été constatés en Région bruxelloise, poursuit l'Ibsa dans son analyse. "Soit environ autant de décès qu’au cours de deux mois d’une année normale. (...) La surmortalité mesurée sur une année entière (du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020) est de 9 % pour les Bruxellois. Elle est proche de zéro pour la Flandre, la Wallonie et l’ensemble de la Belgique. Par conséquent, sur une année, la première vague du Covid-19 a provoqué une surmortalité uniquement en Région bruxelloise. Les habitants de la commune d’Anvers ou de Liège n’ont pas connu une telle surmortalité. À l’inverse, la province du Limbourg ou la commune de Bouillon sont des exemples de zones moins urbaines mais fortement touchées par la pandémie."

En Région bruxelloise, la surmortalité a atteint 81,7% lors de la première vague du Covid-19
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"Les personnes âgées, les hommes et les résidents des maisons de repos sont le plus souvent touchés", analyse l'Ibsa. "En Région de Bruxelles-Capitale, les plus de 65 ans ont représenté 96 % des décès excédentaires. (...) Chez les personnes de 75 ans et plus, il y a eu deux fois plus de décès qu’attendu." L'Ibsa estime eNcore qu'il est trop tôt pour donner une réponse définitive au pourquoi d'une telle surmortalité en Région bruxelloise. "Néanmoins, un certain nombre d’hypothèses sont souvent mentionnées dans la littérature concernant les risques de contracter le virus et les risques d’en mourir." Primo, "Bruxelles est une ville". Deuzio, "Bruxelles est une grande ville". Tertio "Bruxelles a des caractéristiques propres".

Selon l'Ibsa, "la pandémie de Covid-19 est avant tout urbaine. Les caractéristiques morphologiques et d’interaction (transports, style de vie, promiscuité, etc.) des villes expliquent vraisemblablement cette observation. Le fait que la Région de Bruxelles-Capitale soit une ville est donc un facteur explicatif important. Mais Bruxelles est aussi une grande ville, au cœur de la structure urbaine belge avec de nombreuses connexions avec le reste de la Belgique mais aussi l’étranger. Ces échanges ont sans doute favorisé les introductions de virus."

En Région bruxelloise, la surmortalité a atteint 81,7% lors de la première vague du Covid-19
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Par ailleurs, "la pandémie de Covid-19 a principalement touché les classes d’âge les plus âgées. En particulier, les maisons de repos ont été le lieu de très nombreux décès. Or, la Région bruxelloise compte une part de ses aînés en maison de repos plus élevée que les deux autres régions. Enfin, une partie importante de la population bruxelloise se trouve dans des situations socio-économiques difficiles voire précaires. Or, ces situations difficiles qu’elles soient professionnelles, de logement ou de mauvais état de santé préexistant ont favorisé le développement de la maladie et aggravé ses conséquences pour certaines personnes."

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