Campagne de vaccination à Bruxelles : "Nous n'avons pas de feuille de route spécifique pour les personnes handicapées", regrette Céline Fremault (CDH)
Combien de personnes porteuses de handicap sont concernées ? Les centres de vaccination seront-ils équipés pour accueillir ces publics ? Autant de questions que se pose Céline Fremault, cheffe de groupe CDH au Parlement bruxellois. Elle en a fait part au ministre Alain Maron dans une demande d'explication
Publié le 20-01-2021 à 12h16 - Mis à jour le 20-01-2021 à 12h21
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"Comment le gouvernement va-t-il procéder pour vacciner les personnes porteuses de handicap ? Comment va t-il les répertorier ?, s'interroge Cinzia Agoni, porte-parole de Gamp (Groupe d'action qui dénonce le manque de place pour les personnes handicapées en grande dépendance). Il y a les personnes porteuses de handicap dans les centres d'hébergement mais il y a toutes celles qui sont en famille. Comment vont-ils s'y prendre pour les vacciner ? C'est la grande nébuleuse. Les premières vaccinations devraient avoir lieu en février mais nous n'avons aucune information pour le moment sur comment cela va se passer. Personne ne nous a contacté".
Cinzia Agoni, qui est également présidente de Inforautisme se demande également si les centres de vaccination seront prêts à accueillir toutes les personne porteuse d'handicap. "Par exemple, une personne autiste nécessite un minimum de préparation, tout doit être fait pour qu'il soit rassuré, pour qu'il ne fasse pas de crise dans le centre. Il faudrait par exemple des pictogrammes qui explique le processus de la vaccination. La personne, enfant, adolescent ou adulte, a besoin d'être accompagnée d'un proche et ne peut pas attendre".
Toutes ces questions, la cheffe du groupe CDH au Parlement bruxellois Céline Fremault se les est posées après avoir écouté le plan de vaccination établit par Alain Maron (Ecolo), ministre en charge de la santé vendredi en commission santé. "Les personnes porteuses de handicap sont, à juste titre, considérées comme prioritaires. Pa exemple, les personnes porteuses de trisomie 21 ont quatre fois plus de risque de tomber malade et de mourir du Covid que d'autres. A Bruxelles, elles devraient être vaccinées à partir du début du mois de février mais nous sommes déjà dans la troisième semaine de janvier et pour le moment cela la stratégie reste flou. Nous n'avons pas de feuille de route spécifique pour le secteur du handicap dans le plan de vaccination."
La députée bruxelloise regrette également que la campagne de communication ne soit pas assez grand public. Céline Fremault a fait parvenir lundi une demande d'explication au ministre Alain Maron au sujets des incertitudes que portent notamment les acteurs du secteur du handicap. "Ma première demande concerne l'état des lieux des personnes en situation de handicap. Combien de personnes sont concernées ? Ensuite, quel est l'opérateur public en charge de coordonner le processus ? C'est Iriscare ou un autre ?"
La cheffe de groupe CDH au Parlement bruxellois interroge également le ministre sur le déroulement de la vaccination dans les centres d'hébergement et sur la nécessité de suivre l'état d'avancement de la campagne de vaccination chez cette population fragile. La députée humaniste soulève également la question de l'aménagement des centres de vaccination pour les personnes à mobilité réduite, pour les non voyants ou pour ceux qui ont une déficience mentale. "Il existe toutes sortes de handicap qui nécessitent des besoin spécifiques. Souvent ces personnes ont eu un parcours médical difficile. Il faut les rassurer. Est-ce que les centres seront matériellement et humainement équipés pour recevoir ces publics ? Et quid des équipes mobiles ? Qui va les composer et combien seront-elles ?".
La demande d'explication du CDH devrait être l'agenda du bureau élargi du Parlement bruxellois ce mercredi. En attendant, le cabinet de Alain Maron, ministre en charge de la santé, précise que toutes les personnes handicapées qui résident les centres d'hébergement ou qui fréquentent les centres de jour font partie de la prochaine phase qui commence début février. Elles seront vaccinées par le personnel soignant des centres. Le même personnel sera également vacciné. En revanche, les personnes porteuses d'un handicap qui vivent dans leur familles seront vaccinées lors de la phase 2, comme tout le monde.