Un plan bruxellois pour mieux lutter contre l'endométriose
Une proposition de résolution a été adoptée par la Cocof et le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Publié le 09-02-2022 à 14h27 - Mis à jour le 09-02-2022 à 14h47
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L'endométriose est une maladie qui touche 10 à 15% des femmes (ou autre personne munie d'organes génitaux féminins). En Belgique, 855 000 personnes seraient concernées par cette maladie. Concrètement, elle se traduit par une amplification intense des douleurs de règles, mais aussi la présence de lésions et kystes sur les organes, ou même l'infertilité. Encore méconnue, les diagnostics peuvent se faire attendre jusqu'à dix ans après l'apparition des symptômes. Mardi après-midi, la Cocof a adopté à l'unanimité une proposition de résolution déposée par la députée Margaux De Ré (Ecolo).
Un plan en trois axes
Dans son communiqué, Margaux De Ré établit un constat inquiétant : la Belgique a du progrès à faire pour gérer cette maladie. "Aujourd'hui en Belgique, sur 4 interventions médicales spécifiques à l'endométriose remboursées, trois sont des PMA et une est un traitement qui peut soit empêcher la progression de l'endométriose, soit aider à la réussite d'une PMA. Ces éléments nous démontrent que le fait d'empêcher la progression de la maladie ou d'en finir avec les douleurs passe au second plan." Pourtant, au plus tôt un diagnostic est posé, au plus efficace sera le traitement. C'est pourquoi le plan de la jeune députée s'inscrit sur trois axes.
Le premier consiste à sensibiliser. La plupart des personnes concernées ne savent généralement pas qu'elles peuvent souffrir d'endométriose, et ceux qui ne le sont pas ne savent que rarement de quoi il s'agit. "En plus de cela, les douleurs aiguës, la fatigue, la dépression, l'angoisse et l'infertilité qu'elle provoque entraînent une diminution de la qualité de vie des personnes touchées. La maladie a également des répercussions sur l'entourage, leurs familles, leurs partenaires."
Deuxième axe : former. En moyenne, sept années s'écoulent entre les premiers symptômes et la pose d'un diagnostic qui peut parfois ne jamais arriver. Les frais médicaux sont, quant à eux, rarement remboursés. "Ce manque de diagnostic s'explique entre autres par une idée reçue qui induit que les douleurs pendant les règles seraient "normales" et ne doivent donc pas être prises en considération comme les symptômes d'une pathologie", peut-on lire dans le communiqué publié par Margaux De Ré.
Enfin, il s'agit de financer la recherche. Pour l'instant, aucun fonds n'est dédié à la recherche sur l'endométriose en Belgique. L'hôpital Erasme a, certes, ouvert une clinique de l'endométriose récemment, mais la recherche en Belgique et à bruxelles reste maigre. "Pourtant, la recherche scientifique pourrait contribuer à trouver un traitement et des méthodes de diagnostic moins invasives", précise encore la députée.
Adopté à l'unanimité par le parlement francophone bruxellois ce mardi, et très probablement adopté par la majorité en Fédération Wallonie-Bruxelles cet après-midi, cette proposition de résolution pose les premières bases d'un plan de lutte structurée contre l'endométriose. Ce n'est, cependant, pas encore pour demain, la mesure reste à être concrétisée, et budgetisée. Le cabinet Trachte (Ecolo) annonce qu'il est encore difficile de définir un budget clair et précis pour une telle proposition, "mais certaines demandes peuvent déjà être appliquées via l'EVRAS" qui jouit d'un budget de 900 000 euros.