Abattage illégal d’arbres au manoir Pirenne à Uccle : la vigilance des riverains permet la verbalisation du promoteur
Le comité de quartier Floride-Langeveld garde un œil sur le projet au manoir Pirenne et signale des irrégularités.
Publié le 29-01-2023 à 19h00
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Le permis a été accordé le 7 décembre. E-maprod, le promoteur qui a racheté l’ancien manoir du présentateur Arthur à Uccle, va pouvoir mener à bien son projet. Il prévoit en effet de rénover l’historique manoir Pirenne (construit entre 1910 et 1913) et d’implanter deux immeubles de logement de standing sur le terrain situé avenue de la Floride. Depuis 2015, le site attisait l’appétit des promoteurs mais les différents projets, notamment celui de destruction du manoir, ont été refoulés. Grâce au travail du comité de quartier Floride-Langeveld, le site est désormais classé, ce qui n’empêche pas la construction.

Permis en poche, E-maprod va pouvoir commencer ses travaux. Pour ce faire, il avait l’autorisation d’abattre 89 arbres ce qui a été effectué il y a quelques jours. Problème, les tronçonneurs ont été gourmands et ont abattu trois arbres qui n’auraient pas dû l’être, voire peut-être un quatrième.
La commune, alertée par les riverains, a transmis l’information au à la région chargée de surveiller la conformité du chantier par rapport au permis. Sur place les agents d’Urban.Brussels et des monuments et sites constatent que le permis n’est pas affiché (alors que c’est obligatoire). Ils remarquent également qu’aucune délimitation et protection entre les zones protégées et les travaux n'est en place. Il s’agissait pourtant d’une des conditions du permis. Lors d’une deuxième visite, cette fois réalisée par le service espace vert d’Uccle, les agents confirment que trois arbres qui n’étaient pas prévus dans les plans de travaux ont été abattus. Et peut-être même un 4e qui se serait effondré suite à la chute d’un arbre voisin. Un procès-verbal va être rédigé.
Le dossier en rappelle un autre, où 19 arbres avaient été abattus illégalement avenue des Chalets 22, à Uccle il y a un an. Interrogée sur le cas du manoir par Céline Fremault (Les Engagés) , l’échevine en charge de l’Environnement, Maëlle de Brouwer (Ecolo), explique que dans ce précédent dossier, une amende maximum de 47 000 euros pour les 19 arbres et de 6200 euros pour le non-respect du permis peut être délivrée. L’édile ajoute que les procédures peuvent être longues : une fois le PV dressé il est transmis au parquet qui doit décider de poursuivre le contrevenant ou pas. S’il ne le fait pas, le PV revient à la région qui peut dresser une amende administrative. “Dans les faits et c’est ce qui s’est passé avenue des Chalets, la région demande 10 % de l’amende si le promoteur reprend le chantier dans les règles et compense ses erreurs. La règle c’est un arbre coupé, un arbre replanté.”