Les Bruxellois sursollicitent les urgences, pourtant, les médecins généralistes sont toujours plus nombreux
Bruxelles compte de plus en plus de médecins, mais la demande ne parvient pas à rencontrer l’offre. Pour Bianca Debaets (CD&V), il faut une meilleure communication.
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Publié le 06-03-2023 à 08h00
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Le message était relayé à la fin du mois de janvier par la Cocom et le Gibbis (la fédération des institutions de soins des secteurs public et privé associatifs de la Région de Bruxelles-Capitale). La destination : les Bruxellois, qui avaient tendance à trop vite se rendre dans les services d’urgence, alors que 349 lits d’hôpitaux sur les 7.230 que compte la capitale sont en effet actuellement fermés, faute de personnel. L’alerte a été relevée par Bianca Debaets (CD&V), la députée bruxelloise a alors questionné Alain Maron et Elke Van Den Brandt en leur qualité de membres du Collège réuni en charge de l’action sociale et de la santé. “De nombreux Bruxellois n’ont toujours pas de médecin généraliste attitré. Avoir un tel médecin généraliste attitré – ou du moins un dossier médical global (DMG) – est une condition préalable essentielle pour que chacun puisse compter sur une aide médicale rapide et efficace en cas de besoin. Selon les chiffres de 2019 de l’Agence intermutualiste, à peine 58,6 % de l’ensemble des Bruxellois auraient un DMG. Ce pourcentage est nettement inférieur à ceux des autres provinces et Régions belges.” Pourtant, le ministre Maron (Ecolo) l’assure, les médecins sont de plus en plus nombreux à Bruxelles. Comment, dès lors, faire rencontrer l’offre et la demande ?
Un début de suivi, grâce aux maisons médicales
”Pendant le Covid, on n’arrivait pas à joindre les populations qui refusaient par exemple à se faire vacciner car elles n’avaient pas de médecin généraliste permanent”, poursuit la Bruxelloise. Il est vrai que le recours à des personnes de confiance, des pharmacies de quartier, a été sursollicité pendant la campagne de vaccination par les autorités. Selon elle, les maisons médicales peuvent être un bon début pour établir un premier contact avec la famille, profiter des divers métiers du soin qui s’y trouvent, et surtout d’ouvrir un dossier médical global (DMG), qui permet d’assurer un suivi médical du patient peu importe le professionnel de santé qu’il consulte. Mais ces dispositifs multidisciplinaires ne régleront pas le problème à eux seuls. “Il faut faire des campagnes pour expliquer pourquoi c’est important d’avoir un médecin généraliste, un médecin de famille, avec une relation de confiance. Sur cet axe, on ne voit rien venir du côté du gouvernement.”
Mais Bianca Debaets s’inquiète également pour le sort des néerlandophones, et de leur accès aux soins de santé. “Je connais des médecins néerlandophones qui ne prennent plus de patients.” Le ministre Ecolo répondait justement ce jeudi à une question du député N-VA, Gilles Verstraeten. “Afin d’encourager l’installation de médecins généralistes néerlandophones, la Cocom accorde depuis 2016 une subvention annuelle […] pour soutenir le développement d’un certificat de bilinguisme, par l’attribution de primes aux médecins généralistes qui effectuent des gardes bilingues.” En 2021, 147 médecins étaient concernés, dont 92 initialement néerlandophones.