Crise dans l’Horeca, Défi propose six mesures à la Vivaldi : “les restaurants vont bien mais les caisses sont vides”
Afin d’éviter une vague de procédures de redressement judiciaire, Fabian Maingain a un plan de “six mesures structurelles” pour sauver l’Horeca.
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Publié le 07-03-2023 à 07h30 - Mis à jour le 07-03-2023 à 09h23
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Pour connaître l’état de santé d’un secteur économique, il est parfois intéressant de regarder comment vont les poids lourds de la discipline. Et le lancement d’une procédure de redressement judiciaire (PRJ) des établissements iconiques bruxellois “Chez Léon” et “Aux Armes de Bruxelles”, la semaine dernière, a dû faire trembler quelques jambes chez les gérants de points Horeca dans la capitale. “J’ai des restaurateurs qui me disent qu’ils sont seuls, et qui ne se sentent pas aidés par l’État”, déplorait la présidente de la fédération de l’Horeca bruxellois, Ludivine de Magnanville, la semaine dernière.
Réduire le coût du travail
L’échevin bruxellois aux Affaires économiques, Fabian Maingain (Défi) a entendu l’appel, et propose un plan en six points à la Vivaldi, actuellement affairée à un conclave budgétaire qui pourrait, on a tendance à l’oublier, être décisif pour l’Horeca. “Il y a une menace de voir une vague de PRJ, on le voit avec les Armes de Bruxelles et chez Léon. Le risque, c’est que des patrons ne savent pas payer leurs factures ou ne se paient pas eux-mêmes alors que leurs restaurants sont pleins, c’est scandaleux. Et puis pour l’emploi : 20 % des 500 000 emplois belges dans l’Horeca sont en région bruxelloise”, alors que 46 % des patrons pensent actuellement à licencier. À cela, l’édile amarante souhaite voir la Vivaldi adopter une attitude libérale, consistant à diminuer le prix de l’emploi.
La première mesure désirée par l’échevin consiste à revoir la prime SCE. Pour l’heure, celle-ci octroie une prime de 500 euros par trimestre pour cinq employés actuellement. Fabian Maingain aimerait la voir passer à 1000 euros par trimestre pour dix équivalents temps plein. “Le but, c’est de réduire le coût du travailleur pour les restaurants.” Ensuite, sa deuxième mesure consisterait, par tranche de dix employés, à annuler les cotisations sociales pour le dixième, la première année seulement. Dans cette même vision, le Bruxellois aimerait faire sauter le plafond d’heures pour les étudiants jusqu’à la fin de l’année 2023, afin de pouvoir continuer à assurer des services complets à moindres coûts, permettant à l’Horeca de gonfler ses recettes sans s’exposer à trop de dépenses pour la fin de l’année 2023. La quatrième mesure n’est pas des moindres, et concerne aussi bien l’emploi que la question de l’asile, puisque Fabian Maingain aimerait que les personnes détenant un permis de travail régional puissent exercer. De fait, pour l’heure, il est toujours illégal pour les personnes détenant ce permis de travailler si elles n’ont pas terminé leur procédure au fédéral, encore sous eau.
Le deuxième axe, après l’emploi, est celui de la trésorerie. “Le but est de permettre aux entreprises d’étaler leurs dettes.” Le leader bruxellois de Défi voudrait que celles-ci puissent étaler les paiements à l’ONSS et la TVA jusqu’en 2025. “La reprise est là, mais avec la triple crise, les caisses sont encore vides.” Enfin, pour encourager encore un peu plus cette reprise, Fabian Maingain veut ramener la déductibilité fiscale à 100 % des notes de restaurants uniquement sur les notes de caisses intelligentes. “Le but, c’est de récompenser les acteurs qui jouent le jeu.”
L’échevin bruxellois enverra ces propositions aux ministres concernés de la Vivaldi, comme “un cri du cœur d’un élu local. C’est nous qui gérons les conséquences directes de l’inaction fédérale, on a des établissements qui fonctionnent bien mais dont les finances vont mal…”