Crise de l'accueil - Les exilés de l'avenue du Port à nouveau expulsés sans solution d'hébergement
Alors que l'expulsion était prévue pour lundi, la police est arrivée ce vendredi après-midi pour expulser les demandeurs d'asile à qui l'Etat n'a pas proposé d'hébergement après le démantèlement du camp du canal.
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Publié le 10-03-2023 à 17h27 - Mis à jour le 13-03-2023 à 12h57
Les personnes qui n'ont pas été prises en charge après l'évacuation du campement de fortune installé quai des Charbonnages et qui ont trouvé un abri dans l'ancien bâtiment de l'Allée du Kaai, avenue du Port, sont à nouveau menacées de se retrouver à la rue lundi en vertu d'une décision de la Région et la Ville de Bruxelles, rapporte vendredi le mouvement citoyen "Stop à la crise de l'accueil".
Entre 65 à 70 exilés, des demandeurs d'asiles en grande majorité selon le mouvement citoyen, ont trouvé refuge depuis mardi soir dans ce hangar appartenant à la Région bruxelloise, dans des conditions précaires. Le groupe de soutien citoyen déplore l'avis d'expulsion en l'absence de mesures "satisfaisantes" de relogement pour toutes les personnes concernées.
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"On a reçu une confirmation du cabinet Vervoort selon laquelle un ordre d'expulsion allait être émis cet après-midi pour lundi", explique Yan Verhoeven, bénévole du mouvement "Stop à la crise d'accueil". "Les autorités régionales affirment qu'une partie des anciens occupants du camp du canal sera bien prise en charge par Fedasil, mais en tout il ne s'agirait que d'une quinzaine des personnes logeant à l'avenue du Port. Il resterait donc une cinquantaine de personnes sans solution."
"Certaines places seraient également disponibles au Samusocial, mais la majorité des personnes seront néanmoins expulsées sans solution", ajoute le mouvement citoyen. Du côté du dispositif, un porte-parole évoque des discussions en cours avec la Région, mais qui ne sont pas encore abouties.
"Pour certains exilés, il s'agira de la troisième expulsion en quelques mois", déplore "Stop à la crise de l'accueil". Le groupe de soutien citoyen exige une solution d'hébergement pérenne pour tous les demandeurs d'asile qui se trouvent avenue du Port. Une quarantaine de personnes refusaient de quitter l’endroit, ils ont finalement été sortis manu militari. Pendant l’expulsion, des trous ont été percés dans le toit et les faux-plafonds ont été démolis pour rendre le batiment inhabitable, selon certaines sources.
Pas encore d'explication de Philippe Close
Ce vendredi, ce sont donc plusieurs fourgons et une quelques dizaines de policiers qui sont arrivés sur les lieux sur ordre de Philippe Close (PS). L'occupation du bâtiment, qui est géré par Beliris et Bruxelles Environnement, était censée courir jusque lundi. Le cabinet Close n'a, pour l'heure, pas communiqué sur les raisons de cette expulsion, mais Yan Verhoeven déclare qu'il s'agirait de questions sanitaires. "Les policiers nous disent que c'est à cause de l'amiante, mais c'est dans le bâtiment d'à côté qu'il y en a. C'est une grosse surprise, on n'a aucun plan de secours." Pour éviter que les exilés ne passent le week-end à la rue, le cabinet Maron (relié à Bruxelles Environnement) a demandé à celui du bourgmestre socialiste à ouvrir une salle polyvalente pour l'accueil.
Rien n'indique, pour l'heure, que Philippe Close répondra favorablement à cette demande.