Mouvement de grogne au sein du personnel des hôpitaux Iris (St-Pierre, Brugmann, Bordet, HIS, Huderf) : “la confiance avec l’autorité est rompue”
Une manifestation aura lieu demain. Si l’autorité de tutelle ne réagit pas, le personnel pourrait partir en grève.
Publié le 14-03-2023 à 17h29
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Une centaine de membres du personnel des hôpitaux publics bruxellois (structure Iris : CHU Saint-Pierre, CHU Brugmann, HIS, Bordet, Huderf) mèneront une action ce mercredi matin. Organisé en front commun syndical (CGSP, CSC, SLFP), ce mouvement de grogne est le fruit d’un ras-le-bol général et d’une rupture de confiance totale avec la tutelle, la faîtière Iris donc. Le rassemblement est prévu à 8h du matin place Poelaert.
Le cortège se déplacera vers les locaux d'Iris, rue Dejoncker à Saint-Gilles. Cette manifestation ne provoquera pas d’arrêt de travail, “pour l’instant”. Il s’agit plus d’un coup de semonce. Qui pourrait s’accompagner de la possibilité d’un préavis de grève pour le mois de mai. Cela dépendra de la réponse de la tutelle, le front commun pourrait ainsi “organiser des actions dans les semaines à venir qui pourront aller jusqu’à la grève”.
En substance, le front commun syndical dénonce “l’absence totale de réunions du Comité C chargé des négociations entre employeurs et organisations syndicales du réseau Iris. Le pouvoir politique ne semble plus du tout vouloir s’intéresser au sort de nos hôpitaux. Et par ce désintéressement, ce sont des milliers de travailleurs qui se retrouvent abandonnés par leurs directions.”
”Les travailleurs ne sont plus respectés, le personnel soignant déserte petit à petit le secteur public, les patients ressentent la tension et la souffrance des travailleurs. Depuis la mise en place des réseaux, le comité C, actuellement présidé par Julie Fiszman (PS), semble ne plus vouloir assumer son rôle de gestionnaire du réseau public Iris.” Pour mémoire, la faîtière Iris exerce une mission de tutelle sur les principales décisions des hôpitaux de réseau : le plan d’établissement de l’hôpital, son plan financier, son budget, ses marchés publics au-delà d’un certain montant, ses règlements de personnel, ses conventions avec les partenaires de soins et la désignation de son directeur général.
”De cela il ne reste quasi plus rien. Les hôpitaux Huderf, Bordet sont abandonnées à leur sort par le Comité C au sein du réseau du l’HUB. Comité C qui ne prend plus aucune décision et laisse chaque hôpital se gérer à sa guise. Ce qui donne un résultat désastreux en termes d’homogénéité des règles dans nos institutions publiques.” Pire, dénonce le front commun syndicat, “cette concurrence au sein même du réseau Iris amène une surenchère au détriment des finances publiques et des travailleurs. Des protocoles locaux sont signés sans que la faîtière Iris n’en soit avertie, son rôle de régulateur est totalement inopérant. Les protocoles signés à la faîtière Iris ne sont pas respectés, ni appliqués, son pouvoir de contrôle est inexistant.”
Face à un dialogue avec les partenaires sociaux qu’elles jugent “au point mort”, les organisations syndicales demandent une réaction rapide des mandataires politiques et du Comité C afin d’obtenir “des améliorations significatives des conditions de travail”.