Formation des pompiers bruxellois, Vincent De Wolf sonne l’alerte : “ne pas renforcer la formation, c’est criminel”
Pour le libéral Vincent De Wolf, le gouvernement s’est planté sur Brusafe. Il appelle à repenser la formation des premières lignes d’intervention à Bruxelles, et à surveiller l’efficacité des budgets injectés.
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Publié le 25-03-2023 à 08h00
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”La semaine du six mars, on a eu beaucoup de chance !” Vincent de Wolf (MR) est inquiet pour la sécurité des Bruxellois. Alors que les services d’urgence étaient, et sont toujours, en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail, dans certaines communes bruxelloises, il n’y avait pas les services conséquents en cas de gros incident. Mais le problème ne se cantonne pas qu’à la grève, puisque (même les travailleurs de terrain le disent) compter des collègues supplémentaires ne serait pas du luxe.

Un peu de contexte. Avec 1 100 personnes dans ses rangs, Bruxelles est le plus grand corps de pompiers du pays. Au niveau de la formation également, les spécificités de la région (son port, ses gratte-ciel, ses îlots et ses gares notamment) font qu’il est nécessaire de suivre 48 heures de formation par an après avoir réussi sa formation de base, pour 24 ailleurs. Pour ce faire, en 2021, la Région concentrait les formations de pompiers, ambulanciers, policiers, gardiens de la paix et agents verbalisateurs au sein de Brusafe à Haren, dans le bâtiment Blue Star, dans lequel se forment 48 personnes par année en moyenne.
Pas d’exercices à chaud
Brusafe devrait théoriquement s’installer sur un nouveau site, à côté de Tour&taxis, en 2028 si tout va bien. “Mais on ne pourra pas y faire de la pratique à chaud, donc lutter contre un faux incendie, pas de stand de tir… C’est une perte de temps, d’argent et d’énergie, c’est un échec de la politique du gouvernement.” Vincent De Wolf pointe également un manque de moyens humains à tous les niveaux et un manque de matériel adéquat du service d’instruction. Plusieurs postes sont vacants, et du matériel destiné aux interventions serait utilisé pour la formation. Le Secrétaire d’État de la Lutte contre l’incendie Pascal Smet (one.brussels) expliquait en commission que, pour ce dernier point, du nouveau matériel utilisé exclusivement à la formation devrait arriver.
Bref, la mutualisation des formations pose problème, pour le bourgmestre d’Etterbeek. “On demande au gouvernement plus de transparence. Le projet de mutualisation est-il raté ? Si on pousse sur le futur projet d’État-Major, quid de Brusafe ?” Car si le budget alloué à la formation est passé de 875 000 euros en 2019 à 2,1 millions d’euros aujourd’hui, les pompiers bruxellois continuent de devoir se former en province. “C’est vrai que les ressources financières ne suffisent pas, admet Pascal Smet, et il y a encore des défis. Le fait qu’ils doivent aller en Brabant flamand pour se former, ce n’est pas la fin du monde non plus. C’est à dix ou douze kilomètres d’ici, c’est une zone considérée comme l’espace de Bruxelles Métropole.”
”Il y a le problème de la formation de ceux qui sont là, et du recrutement de ceux qui ne sont pas là. C’est une urgence absolue. Il faut d’urgence recruter, former, et renforcer le centre opérationnel de formation. Ne pas le faire, c’est criminel”, conclut Vincent De Wolf.