”Ce plan climat ? C’est du recyclage des mesures passées” : Christophe De Beukelaer flingue le “Plan Air Climat” d’Alain Maron
Le président des Engagés bruxellois allume le Plan Air Climat Énergie d’Alain Maron.
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Publié le 30-03-2023 à 07h30
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”Comme le gouvernement fédéral est complètement à côté de la plaque, c’est depuis l’échelon régional que la transition climatique et énergétique va pouvoir se faire. Or, on ne peut que constater que rien ne bouge. Le plus grand fait du ministre Maron, c’est l’augmentation des primes d’isolation.” Il était gonflé à bloc, Christophe De Beukelaer, le leader des Engagés bruxellois attaque le Plan Air Climat Énergie (appelé Pace) du ministre colo, Alain Maron alors que ledit plan n’est pas encore sur la table du gouvernement.
L’Europe impose un plan pour la fin juin. Le ministre écologiste avait promis un plan pour le 30 mars… ce sera finalement pour fin avril. Peu importe, pour De Beukelaer. “Au niveau du passeport numérique des bâtiments, toujours rien, et comme le dossier est aussi dépendant du cabinet Clerfayt, ça montre la dissension d’un gouvernement bruxellois qui ne se parle plus. Pareil pour l’usine de biométhanisation, il en fallait une première au cours de cette législature selon le ministre… Toujours rien. On parle d’urgence climatique, mais rien n’avance !”
Au moins, du recyclage
Délocalisation des émissions, réelle ambition énergétique, pollution atmosphérique… ce sont sur ces points que l’Engagé reproche au ministre Maron un manque de clarté, ou de pédagogie. “On attendait que le plan développe comment tous les plans allaient se concorder.”
Mais la plus grosse critique de Christophe De Beukelaer, c’est le manque de pêche. “Il n’y a aucune ambition, le plan parle de poursuivre l’objectif de diminuer d’au moins 47 % des émissions d'ici 2030. Mais on ne sait pas si les mécanismes seront contraignants ou indicatifs.” Le député résume le tout comme “du recyclage de mesures passées”. Pourtant, lors de la législature précédente, c’était Céline Frémault du même parti que De Beukelaer, qui avait l’environnement dans ses compétences. La collègue avait-elle mal préparé le terrain ? “Céline a obtenu le burden sharing (répartition des efforts climatiques) en 2015 alors qu’il traînait depuis 7 ans. Et depuis on attend le burden sharing post-2020, on est en 2023…”, pointe le député, qui cite également la création de la Lez, initiée par l’ancienne ministre uccloise.
Des points cruciaux oubliés
L’Engagé reste sur sa faim sur l’évaluation de la qualité de l’air. “Aucune mention n’est faite sur les compteurs intelligents alors qu’ils permettent une meilleure gestion de l’énergie”. De même, pas de mention d’une potentielle interdiction du chauffage à bois, très polluant. Quant au PEB : “il y a eu ce gel d’index, mais il n’est fait que pour un an, ce qui n’a aucun sens si on ne l’instaure pas sur le futur. En fin d’année, les locataires vont se retrouver avec une double indexation, sans aucun impact sur l’isolation.”
Enfin, Christophe De Beukelaer reproche au gouvernement de manquer de sérieux dans ses intentions : “le jeu majorité-opposition a pris le dessus sur l’enjeu climatique”. Un test climat, visant à mesurer la portée climatique de chaque nouvelle législation, a été refusé. “Les Engagés souhaitaient que le comité d’experts climat ait plus de compétences… Refusé.”
De Beukelaer se revendique d’une opposition constructive, et amène plusieurs pistes pour compléter ce Pace, ou entériner de nouvelles lois climatiques. “Les Engagés ont développé un Plan de Transformation Climat et Énergie”, six axes et quatorze mesures dont “l’isolation sans frais”. En clair, la Région finance (via un gestionnaire de projet privé qui gérerait) la rénovation de A à Z, et se rembourserait ensuite sur (une partie de) l’économie faite sur la facture énergétique. Rendez-vous le 30 avril, pour voir si Alain Maron a écouté les appels de l’opposition.