Un stage au sein de la police pour les prévenus des émeutes au lendemain de la mort d’Adil ? “Le plus important, c’est de rapprocher les gens”
L’avocat Olivier Martins a demandé une peine de probation autonome pour son client qui avait jeté des pierres sur les forces de l’ordre.
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Publié le 24-05-2023 à 17h41
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Quatrième et dernier jour d’audience dans le dossier des émeutes survenues après la mort du jeune Adil, en avril 2020 à Anderlecht. Pour rappel, le jeune Anderlechtois avait été mortellement percuté par une voiture de police alors qu’il tentait de fuir un contrôle pendant le confinement. Le lendemain, des émeutes avaient éclaté dans le quartier. Et 19 jeunes hommes comparaissent depuis lundi dernier à cet égard.
Dans son réquisitoire, la procureur du roi s’était montrée clémente, au vu des trois années écoulées depuis les faits notamment, et avait demandé des peines de travail ou du sursis. Mais ce mercredi, lors de sa plaidoirie, l’avocat Olivier Martins a apporté un élément neuf qui n’a pas manqué de solliciter la curiosité de la présidente. En clair, le pénaliste propose une peine de probation autonome, soit une peine alternative qui permet d’éviter la case prison comme celle des travaux d’intérêt général. La formule demandée ici consiste à imposer au jeune homme de réaliser un stage au sein de la police locale “pour se rendre compte des difficultés du métier”.
”J’avais plaidé quelque chose de similaire dans un autre dossier, raconte Olivier Martins, où il y avait eu des échauffourées entre mon client et des pompiers. Il avait alors réalisé un stage de deux mois chez les pompiers, il s’est finalement inscrit à l’école de pompier, passionné par le métier. L’histoire est belle !” Certes, mais la relation entre les jeunes et la police n’est-elle pas encore plus tendue ? Et envoyer un jeune dans une gendarmerie alors que reviennent sur la table des questions de racisme au sein de la police ne revient-il pas à jeter un verre d’eau sur une friteuse en feu ? “Si c’est bien encadré, ça ira. Ces jeunes ont parfois une relation difficile avec la police, reconnaît le pénaliste, mais il faut que la police se rapproche des gens, et vice-versa. Mon client veut être chauffeur de taxi, un métier où l’on se fait parfois agresser et où l’on est content d’avoir la police à ce moment-là. Le plus important, c’est de rapprocher les gens. Construire des ponts, pas des murs.”
À l’idée, la présidente s’est quelque peu penchée sur la proposition d’Olivier Martins. “On verra ce qu’il en est, réfléchit Olivier Martins, je suis le seul à avoir proposé cela mais elle pourrait l’imposer pour plusieurs. Si ça peut aider ne fût-ce que la moitié d’entre eux, ce serait déjà une victoire.”