Les toilettes publiques gratuites toujours trop peu nombreuses à Bruxelles : “la Ville doit accélérer”
Bianca Debaets (CD&V) demande à la Ville d’augmenter les toilettes publiques gratuites. L’envie est partagée, mais plusieurs freins empêchent le dossier d’avancer.
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Publié le 25-05-2023 à 10h12
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Aller à la toilette (comme on dit en Belgique) est un droit fondamental. En ce sens, il devrait être accessible, gratuit, et non discriminant. Une théorie de plus en plus comprise par le monde politique de tous bords, mais difficile à mettre en pratique. La Ville de Bruxelles a lancé, il y a deux ans, son “plan toilettes”, mais à raison d’un rythme de croisière de deux toilettes installées par an, l’objectif est encore loin. C’est ce que critique la conseillère communale CD&V, Bianca Debaets. “Il est fondamental que la Ville accélère la cadence pour équiper un maximum d’endroits de toilettes publiques, aussi accessibles pour les femmes et les personnes à mobilité réduite.” À titre de comparaison, Paris compte environ 750 toilettes publiques sur son territoire, là où Bruxelles n’en compte qu’une soixantaine
Seulement voilà, plusieurs freins sont de mise. Une toilette publique coûte plus de 100.000 euros à l’installation, et nécessite un permis d’urbanisme et donc une enquête publique. “Ça coûte cher, certes, répond l’échevine à la Propreté Zoubida Jellab (Ecolo), mais c’est un service que l’on veut rendre au citoyen. D’abord, il nous fallait des toilettes autonettoyantes, parce que personne n’utilise des toilettes sales. Et puis, on voulait un revêtement en acier inoxydable. Il faut aussi que ces toilettes s’inscrivent urbanistiquement dans des quartiers patrimoniaux.”
Le “réseau toilettes accueillantes”, un bon plan B
Bien consciente qu’il était nécessaire de densifier les toilettes gratuites et propres, la Ville a alors lancé son réseau de “toilettes accueillantes”, dans des points Horeca que la Ville subsidie à hauteur de 1.000 euros par an. “Ça nous permet d’avoir soixante toilettes pour 60 000 euros”, calcule Zoubida Jellab. La Stib aurait pu prendre part au projet, mais aurait finalement décliné la proposition.
”C’est positif qu’il existe, reconnaît Bianca Debaets. Il faudrait toutefois veiller à l’étendre à un maximum d’endroits, pas que dans l’hypercentre”, et encourage la Ville a en faire sa promotion. L’application Peesy, subsidiée par la Région, est en cela un bon outil : “et on a justement installé des totems dans les quartiers pour faire plus facilement la publicité de ce qui existe”.
Enfin, l’ancienne secrétaire d’État appelle également à augmenter la répression sur les pipis clandestins. Une pratique aussi difficile à mettre en place qu’inefficace, répond l’échevine, qui voit ici un travail de longue haleine, et entend faire changer les mœurs par plus de pédagogie.