Manifestations du Belang et des antifascistes à Bruxelles ce lundi, Philippe Close (PS) interdit les deux évènements
Le bon déroulement des deux manifestations était menacé. Le bourgmestre de la ville de Bruxelles a tranché : extrême droite et antifa devront rester chez eux ce lundi.
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Publié le 25-05-2023 à 19h09
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Le lundi de Pentecôte s’annonçait chaud dans le centre de Bruxelles. Alors qu’il s’occupe à sillonner la Flandre à pieds depuis le 19 mai, le jeune patron d’extrême droite Tom Van Grieken (Vlaams Belang) avait donné rendez-vous à ses militants ce lundi 29 mai dans les environs de la gare centrale pour “un grand meeting de protestation”. Un rendez-vous (logiquement) pas au goût de la coalition antifasciste “stand-up” qui annonçait une “grande fête antifasciste” au même moment que le meeting d’extrême droite, place Poelaert.
Seulement voilà, ni les antifascistes ni leurs ennemis jurés n’auront le droit de battre le pavé bruxellois ce lundi. “Après analyse, le bon déroulement des deux manifestations n’est pas garanti, informe la zone de police Bruxelles Capitale-Ixelles, le bourgmestre a donc délivré un arrêté d’interdiction pour les deux manifestations”, renvoyant ainsi les deux groupes de manifestants dos à dos. Cependant, rien n’indique que l’interdiction décidée par Philippe Close (PS) suffira pour convaincre les partisans des deux camps de rester chez eux. Un dispositif policier sera donc sur place lundi prochain, reste à voir comment ce dernier se comportera à l’égard des éventuels rassemblements : cadrer ou interdire, telle sera la question.
Il faut dire que l’évènement s’ancre particulièrement bien dans l’actualité. En Belgique d’abord, puisque le projet de loi sur l’interdiction de manifester pour des personnes qui ont déjà commis des infractions lors d’un rassemblement revendicatif était examiné le 16 mai en commission. Pour rappel, c’est Philippe Close qui était sorti en premier sur le sujet, en janvier 2022. En France, la question d’autoriser des manifestations d’extrême droite s’est également posée, à Paris notamment où une manifestation de 500 néofascistes avait plongé l’hexagone dans l’émoi. La semaine suivante, la préfecture interdisait cinq manifestations, autorisant cependant celle des royalistes de l’Action Française.
À Charleroi, un mécanisme préventif
Retour chez nous, à Charleroi, commune socialiste. En janvier dernier, et après plusieurs mois d’échanges entre syndicalistes, politiques et le secteur associatif, le pays noir était la première ville wallonne à rejoindre la coalition antifasciste. En clair, “Charleroi Ville Antifasciste” est un label visant à empêcher, via tous les moyens légaux, la propagation d’idées d’extrême droite. Si un évènement susceptible d’attiser la haine s’organise sur le sol carolo, un réseau se met en place et notifie, si nécessaire, le bourgmestre. Après analyse, ce dernier émet ou non un avis d’interdiction de la manifestation. Pour ce faire, il ne peut se fier que sur l’unique base légale : le risque de trouble à l’ordre public.
Pour ce lundi, à Bruxelles, le risque d’une confrontation physique entre les antifascistes et le clan d’extrême droite était bien réel. À nuance que, si Bruxelles était une “ville antifasciste”, Philippe Close n’aurait probablement eu qu’à interdire qu’une seule manifestation, celle du Belang, et s’éviter de la sorte un mauvais coup de pub à gauche.