"Stockel est cher" : à Woluwe-Saint-Pierre, les prix des biens ne descendent pas sous les 600 000 euros, 1,5 million pour une maison
Libre Immo | Le zoom. Le quartier conserve un fort pouvoir d'attractivité, même après le boom connu durant la crise du Covid.
Publié le 25-05-2023 à 13h25
:focal(1995x929:2005x919)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/KIQMPRQJVBAX7PARDH2DK6YC54.jpg)
Historiquement, Stockel, actuellement sur la commune de Woluwe-Saint-Pierre, s’étendait depuis l’avenue de Tervueren jusqu’aux limites de Kraainem et dépendait de la paroisse de Woluwe-Saint-Lambert jusqu’au XVIIIe siècle. Au XIVe, ce hameau couvert par la forêt de Soignes était une seigneurie dont le plus prestigieux représentant fut Georges Kieffelt, enterré dans la chapelle de Marie-la-Misérable, non loin du boulevard de la Woluwe. Aujourd’hui, le cœur villageois de Stockel conserve trace de ce passé avec le Val des Seigneurs qui serpente à travers tout le quartier, de la place Dumon à l’avenue Albert à Woluwe-Saint-Lambert.

Cette artère est d'ailleurs assez représentative du développement du Val des Seigneurs, qui connut un fort essor à la toute fin du XIXe siècle avec l'arrivée du tramway et le développement du sport et de l'aéronautique. Si les constructions les plus anciennes furent édifiées aux abords des avenues Madoux et Orban, la voie a vu son urbanisation depuis la place Dumon n'avoir lieu qu'à partir des années 1960 avec des petits immeubles à appartements.
Elle englobe ensuite une partie de l'ancienne rue de l'Église, rue historique du hameau, puis un tronçon de l'ancienne chaussée de Stockel où des immeubles récents, des années 1990, ont remplacé les maisons mitoyennes des années 1900. Enfin, dans son dernier quart, le Val des Seigneurs est flanqué de part et d'autre de barres d'immeubles des années 1960-1970. "De tels mastodontes sont très rares dans ce quartier, souligne Rodolphe van der Vaeren, notaire associé de l'étude Indeed. Le vieux Stockel conserve plutôt des immeubles de petite taille, de deux, trois ou quatre façades."

Un bâti moderne pas tape-à-l’œil
C'est le cas notamment rue de l'Église. "On observe ici, d'ailleurs comme dans bon nombre d'anciennes rues du quartier, que des immeubles modernes, voire très récents, ont parfois remplacé du bâti ancien, mais dans le respect des gabarits, en proposant une architecture nouvelle mais harmonieuse", commente le notaire.
Cœur économique du quartier, la place Dumon et ses abords accueillent une foule de commerces de proximité. "Je dirais que ce qui manque un peu dans ce quartier que j'habite, souligne Me van der Vaeren, c'est la vie en soirée. Certes, on est gâté en restaurants ou traiteurs mais on ne trouvera pas un établissement ouvert après la dernière séance du cinéma Stockel. Vous n'avez pas une vie comme à Brugmann ou au Châtelain."
Peut-être parce que Stockel a la réputation d'être un quartier habité par des personnes âgées ? "En tout cas, ça, c'est clairement une image qui change, tempère Rodolphe van der Vaeren. On voit s'installer de plus en plus de familles. Clairement pas des jeunes couples primo-occupants mais bien des gens qui ont déjà quelques années de carrière et qui cherchent un coin verdoyant, accessible en transports en commun, bien fourni au niveau de l'enseignement et des activités sportives."

Le notaire précise sa pensée. "Stockel, comme tout Woluwe-Saint-Pierre, est cher. Vous ne trouverez quasiment aucun bien en dessous des 600 000 euros. Par contre, si je rencontre un candidat acquéreur désireux de s'installer là parce que la place Dumon, avec son Stockel Square, est un atout, je lui conseille aussi de jeter un coup d'œil sur Kraainem ou à Wezembeek-Oppem, deux communes à moins d'un kilomètre de ce poumon commercial. Si les biens immobiliers n'y sont pas moins chers, en revanche, les droits d'enregistrement en Flandre ne sont que de 3 % là où, en Région de Bruxelles-Capitale, ils sont de 12,5 %, certes avec un abattement sur les 200 000 premiers euros. Mais sur des biens de plus de 600 000 euros, cela représente une goutte d'eau. Si on parle de prix au mètre carré, on est clairement à plus de 4 000 euros, et nous venons de passer un acte de vente à 9 000 euros avenue de Tervueren."
Il est à noter que le quartier conserve un fort pouvoir d'attractivité, même après le boom connu durant la crise du Covid. "La crise énergétique, qui a sans doute plombé l'immobilier dans des quartiers plus anciens, a maintenu Stockel parmi les plus attractifs vu qu'il bénéficie de nombreux immeubles neufs, récents ou récemment rénovés, donc avec de bons indices PEB."
Petite promotion, sauf exception
Le notaire pointe encore le fait qu’on assiste dans ce quartier à des petites promotions immobilières, et non à des projets pharaoniques. Exception faite, si on s’éloigne un peu, du projet des Dames blanches qui mobilise toujours une partie des habitants face à la commune et à la Société du Logement en Région de Bruxelles-Capitale (SLRB). Pour faire bref, dans ce dossier visant un terrain de 9,3 hectares, les bureaux d’architectes sélectionnés pour le marché public se sont rendus sur place en avril, ayant à déposer leurs offres relatives au marché d’architecture pour le 30 juin, tandis que l’attribution aura lieu après les vacances d’été. Or, pour les "ateliers participatifs", de nombreuses questions demeurent sans réponse de la part des promoteurs.
À Stockel même, on est donc plutôt avec de la petite promotion, dont un des acteurs est Premium Alliance. Son directeur, Guy Lambin, donne quelques exemples de ses réalisations passées et actuelles, comme cette jolie série d'immeubles de style cottage, ou Zoute, avenue de la Perspective, construits voici quelques années, ou encore, plus récemment, un immeuble de rapport avenue d'Oppem comprenant huit appartements et quatre rez commerciaux. "En construction, nous avons du côté de l'avenue du Jeu de Paume deux maisons unifamiliales, l'une à l'angle du clos des Trois Couleurs, l'autre au coin de l'avenue Antoine de Saint-Exupéry. Il faut bien se dire que le prix du terrain, à Stockel, n'est pas donné, donc forcément, un appartement de 100 m² tournera autour des 550 000 euros, une maison trois façades autour de 1,5 million et une quatre façades autour de 2 millions. Nous construisons aux normes PEB A. Un client qui avait finalement opté pour de l'existant dans le quartier, moins cher à l'achat, m'a avoué avoir dépensé la même chose après rénovation et mise aux normes énergétiques."