Watermael-Boitsfort : les habitants du Logis Floréal libérés du casse-tête de leurs fenêtres
Fini le simple vitrage obligatoire mais tout n’est pas réglé pour les passoires énergétiques classées de la cité-jardin.
- Publié le 06-06-2023 à 10h36
:focal(2779x1861:2789x1851)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/IIVRE7DOY5BVDCKGPJTQQOROBE.jpg)
”Certains sont traumatisés par les règles du patrimoine“, confie un élu boitsfotois. Les habitants du Logis Floréal, cité-jardin classée de Watermael-Boitsfort n’avaient pas droit à du double vitrage. L’arrêté de classement et le plan de gestion patrimonial qui encadre la zone les obligeaient à “restaurer” les châssis et donc les conserver. Mais ces derniers, trop étroits et fragiles ne supportaient pas le double vitrage. Et pour ceux qui avait réussi à en installer peu être en faisant fie des permis obligatoires, on leur retirait à la rénovation suivante. Le secrétaire d’État en charge de l’Urbanisme Pascal Smet a mis fin, en partie, au calvaire de la société en charge des logements sociaux sur le site et des propriétaires. Ils pourront désormais changer leur châssis “tout en conservant l’aspect extérieur (on reste donc sur du bois) mais en installant des châssis plus solides et plus larges vers l’intérieur des logements pour accueillir du double vitrage. Le tout pourra se faire sans permis.
Ce point pose un autre problème. Retirer l’obligation de permis pour ses biens classés afin de faciliter les démarches fait perdre une subvention qui peut couvrir jusqu’à 80 % des dépenses de restauration. Ici, le secrétaire d’État annonce que pour cette opération de changement de châssis, une subversion de 50 % sera mise en place.

Mais tout n’est pas réglé. Dans certaines maisons, l’installation du double vitrage pourrait créer des problèmes d’humidité. Une réflexion plus large est donc à mener pour modifier le plan de gestion patrimonial et pour étudier l’isolation totale de ces bâtiments. Une étude d’un an devrait bientôt commencer sur des maisons test pour analyser la meilleure manière d’isoler les enveloppes. Pascal Smet insiste aussi sur l’Isolation par le toit, responsable de 35 % des pertes d’énergie qui fait l’objet d’une prime et qui ne nécessite pas (forcément) de permis.
Pas de boîte de Pandore mais une brèche
Alors si l’on peut déroger au classement dans ce cas, pourquoi pas ailleurs ? Le secrétaire d’État met le holà : “La mesure sur les châssis du Logis est rendue possible grâce à une interprétation des règles dans ce cas précis.” Et son cabinet d’ajouter : “On maintient l’uniformité de l’aspect extérieur mais il faut contextualiser le patrimoine dans les enjeux actuels d’économie d’énergie. La cité-jardin est classée en tant qu’ensemble et pas en tant qu’édifice ce qui laisse plus de place à l’interprétation.” Nous n’aurons donc pas d’aussi tôt une maison Horta en fenêtre PVC blanche. “Cette décision est tout de même une brèche pour les autres classements d’ensemble qui serait amenés à être adaptés même si chaque règle de classement est différente en fonction des cas et qu’une étude fine doit être menée à chaque fois. Une brèche qui n’aurait rien de négatif.”