Gare du Midi: le gouvernement bruxellois demande à Nicole De Moor de renoncer à son projet de suspendre l'accueil des hommes seuls demandeur d'asile
Rudi Vervoort a réuni son gouvernement ce jeudi sur la question de la sécurité et la situation globale dans les gares et stations de métro bruxelloises, dont la gare du Midi. Il plaide pour un plan de répartition national des migrants.
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- Publié le 31-08-2023 à 12h28
- Mis à jour le 31-08-2023 à 12h42
Le Gouvernement Bruxellois s’est réuni ce jeudi pour faire le point "sur la coordination des actions visant à rétablir la sécurité et la tranquillité à la Gare du Midi, et sur la situation générale des gares et stations de métro en Région de Bruxelles-Capitale."
En filigrane, les membres de l'Exécutif bruxellois étaient assez mécontents de la récurrente et récente mise en cause de la Région par le Federal sur le dossier des problèmes de sécurité dans les gares, les métros et les quartiers alentours "alors que nous, la Région, les communes, les zones de police, mobilisons nos moyens et que le Fédéral désinvestit et démissionne de ses missions", précise un membre du gouvernement bruxellois.
Dans un communiqué de presse, le Ministre-président Rudi Vervoort (PS) a dit s’inscrire pleinement dans le travail de coordination de toutes les compétences, entamé depuis peu.
Le gouvernement bruxellois dit toutefois, en référence aux récentes mesures annoncées par la Secrétaire d'Etat à la Migration Nicole De Moor, s'inquiéter "particulièrement qu’au moment même où ce travail est mené, l’annonce soit faite de la fin de l’accueil des hommes seuls demandeurs d’asile par Fedasil. Cette décision, si elle était suivie d’effet, aurait immanquablement des conséquences lourdes pour Bruxelles", précisant que "la très grande majorité de ces personnes se concentre en effet à Bruxelles" où sont localisées les institutions d’enregistrement des demandes d’asile.
"Un plan de répartition national"
Le gouvernement demande que l’annonce "de la décision du non-accueil des hommes seuls demandeurs d’asile ne soit pas appliquée". Pour Rudi Vervoort et son exécutif, l'effort doit être réparti entre les Région. Il demande "que tout soit mis en œuvre pour que tout demandeur d’asile reçoive l’aide matérielle, conformément aux obligations internationales de la Belgique et au droit belge et européen, et ce en recourant à la solidarité nationale, si nécessaire par la mise en œuvre d’un plan de répartition nationale."
"Le Gouvernement bruxellois n’a eu de cesse d’attirer l’attention des autorités fédérale sur cette question"
La responsabilité principale de la situation dans les gare bruxelloises, selon le gouvernement bruxellois, n'incombe pour l'essentiel pas à la Région Bruxelles-Capitale. "Le Gouvernement doit constater que depuis plusieurs années, la situation socio-sanitaire et la sécurité de plusieurs quartiers se dégrade du fait de facteurs sur lequel la Région n’a que peu de maîtrise, notamment le trafic de drogue et la criminalité qui l’accompagne, ainsi que la présence de très nombreuses personnes sans abri, demandeuses d’asile ou sans titre de séjour." Ils précisent que "le Gouvernement bruxellois n’a eu de cesse d’attirer l’attention des autorités fédérale sur cette question."
Le Gouvernement bruxellois ajoute qu'il "n’a eu de cesse d’attirer l’attention des autorités fédérale sur cette question."
Il rappelle notamment son courrier de septembre 2021, consacré aux « difficultés que pose l’absence de prise en compte de la situation des personnes sans titre de séjour sur le territoire de la Région bruxelloise », adressé au Premier Ministre, à la Ministre de l’Intérieur, et au Secrétaire d’Etat à l’accueil des demandeurs d’asile.
Le Gouvernement Bruxellois constate que deux ans plus tard, les constats posés par ce courrier "se sont aggravés et que les demandes d’action n’ont été suivie d’aucun effet, hormis la convention entre Fedasil et la Région pour la couverture de 1500 places d’accueil que Bruxelles avait déjà assuré."
Le Gouvernement Régional de Bruxelles-Capitale dit s'inscrire "avec volontarisme et loyauté dans la conception du plan de coordination pour la sécurité et la viabilité de la Gare du Midi et demande au Gouvernement fédéral "que les solutions et coopération développées dans ce cadre puisse être transposées à la Gare du Nord et aux stations de métro et leurs abords touchés par des situations similaires."
Il demande "en particulier, que soit trouvée une solution assurant une réelle présence policière dans les stations de métro, que les effectifs insuffisants de la Police des Chemins de fer (SPC) ne permet pas d’assurer".