Opération de police gare du Midi cet après-midi : Bruss’Help sur place depuis hier pour prendre les sans-abri en charge
Dans le milieu associatif et communal, on se pose la question de la pertinence d’une nouvelle action gare du Midi, d’autant qu’elle est annoncée.
- Publié le 31-08-2023 à 13h30
Cet après-midi vers 15h, la police fédérale va mener une nouvelle opération de police gare du Midi, la rue Couverte et la station de métro. La précédente, samedi dernier, avait permis l’interpellation de 56 personnes dont 49 en situation irrégulière. Parmi elle, un mineur non accompagné (Mena). Par ailleurs, cinq personnes recherchées par la police avaient été arrêtées.
Cette fois-ci, la police risque de rencontrer peu de sans-abri ou autres personnes en situation irrégulière puisque le centre d’études, de coordination et d’orientation pour les acteurs de l’aide d’urgence/d’insertion opérant auprès des personnes sans-abri (Bruss’Help) est déjà sur place avec ses équipes pour encadrer les sans-abri, les envoyer dans des centres d’accueil, etc.
Bruss’Help a en effet lancé une alerte à ses équipes hier. Intitulée “Action urgente d’information aux ayants droit de la gare du Midi, en amont de l’évacuation policière fédérale du 31/08”, l’alerte a pour but de “prévenir toutes formes de destruction des effets personnels et de documents administratifs et légaux des ayants droits”. Bruss’Help a ainsi demandé à toutes les maraudes et équipes mobiles actives sur le périmètre de la gare du Midi et de ses abords “d’entrer en contact […] avec les personnes sans-abri pour les prévenir du jour et de l’heure de cette opération fédérale et de procéder dans la mesure des capacités d’hébergement aux orientations possibles vers les réseaux d’aide de jour et de nuit.”
”Nous ne nous cachons pas”
Bruss’Help assume cette opération d’urgence, menée avec l’aval des autorités régionales, nous informe la porte-parole du centre régional en charge de la gestion des sans-abri. “La police nous a prévenus. Elle est au courant de notre initiative. Ce n’est pas quelque chose que nous cachons. Nos équipes sont sur place. Nous avons décidé de lancer cette alerte pour que l’opération policière ne cause pas trop de dégâts, notamment matériels”, explique Eva Salman. “Régulièrement, lors d’opérations policières de ce genre, la police confisquait les effets personnels des sans-abri. Ou, lorsque la personne n’est pas sur place, ses affaires personnelles sont enlevées (couvertures, etc.).
On se rappelle également la façon dont la police avait démantelé le campement de tentes installées le long du canal, face au Petit Château l’hiver dernier. De nombreuses annexes 26 – le document que Fédasil remet au demandeur d’asile après sa demande de protection internationale – avaient été découvertes, trainant au sol, loin de leurs propriétaires.