Jusqu'à 37 mois de prison ferme pour les émeutiers après la mort d'Adil
Deux ressortent acquittés du tribunal, les 17 autres écopent de peines variables.
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- Publié le 14-09-2023 à 17h30
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Des peines entre 150 heures de travail et 37 mois de prison ferme ont été prononcées par le tribunal correctionnel de Bruxelles dans le dossier des émeutes d'Anderlecht, dans un jugement rendu mercredi soir et dont Belga a pris connaissance jeudi. Parmi les 19 prévenus, deux ont été acquittés et 17 ont été condamnés.
Le 11 avril 2020, des affrontements avaient eu lieu entre la police et une centaine de personnes, principalement des jeunes, dans plusieurs rues d'Anderlecht. Des véhicules de police avaient été détruits et des policiers avaient été blessés. C'est la mort d'Adil Charrot, un jeune Anderlechtois décédé la veille, qui a été l'élément déclencheur des émeutes. Le garçon de 19 ans avait été percuté violemment par un véhicule de patrouille, alors qu'il fuyait un contrôle policier.
Dans son jugement, le tribunal a distingué "19 incidents" ayant eu lieu le 11 avril 2020 entre 14h00 et 18h37, rue de la Clinique et rue Jorez près de la station de métro Clémenceau, mais aussi chaussée de Mons, rue du Compas, place du Conseil, rue Georges Moreau ou encore rue de l'Instruction. Parmi ces "19 incidents" figurent notamment le vol d'objets dans des fourgonnettes de police, l'usage d'armes, telles que des pierres, contre des agents de police et la dégradation de divers véhicules de police.
Le tribunal a analysé toutes les images des caméras de vidéo-surveillance qui ont permis l'identification des prévenus, et il a ensuite évalué les éléments de preuve pour chacun des prévenus séparément, pour parvenir à la décision d'acquitter deux individus et d'en condamner 17 autres. Parmi les condamnés, neuf ont écopé de peines de travail allant de 150 à 190 heures, un autre a écopé d'une peine de probation autonome de 18 mois et un onzième a été condamné à une peine de prison complémentaire de six mois avec sursis. Par contre, les six derniers ont écopé de peines plus sévères, allant de 24 à 37 mois de prison ferme.
D.N., qui a été condamné le plus lourdement, à savoir une peine de 37 mois de prison ferme, a été reconnu coupable d'avoir participé à une charge vers des policiers et à deux attaques sur un peloton de police mais aussi d'avoir blessé une policière en jetant vers elle une pierre qui l'a heurté au niveau du dos. Il est aussi coupable d'avoir lancé un projectile sur un commissariat, d'avoir dégradé trois véhicules de police et d'avoir bousculé une camionnette, tentant d'ouvrir le véhicule en passant son bras par les fenêtres brisées.
"Les faits sont très graves dans la mesure où le prévenu a fait preuve d'un total manque de respect pour les policiers, dont le métier est pourtant de servir et de protéger la population", a estimé le tribunal. "Son comportement est d'autant plus inquiétant qu'il a déjà été condamné à plusieurs reprises pour rébellion, menaces et port d'arme".