Brussels Expo va raser deux palais du Heysel: “Un potentiel de dingue”
L’ASBL qui gère, entre autres, les palais du Heysel a finalisé son master plan. Place au travail d’architectes. Le projet de son CEO Denis Delforge est de repositionner l’infrastructure pour ces trente prochaines années.
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- Publié le 15-09-2023 à 06h30
- Mis à jour le 15-09-2023 à 07h38
Le Palais 12 (aujourd’hui ING Arena) a tout juste dix ans. Le petit dernier des "palais" du plateau du Heysel fait plutôt très bonne figure à côté de ses illustres grands frères, la plupart vieux de près d’un siècle. Outre la vétusté des palais historiques du Heysel, Brussels Expo – l’ASBL qui gère les douze palais – vient de boucler son master-plan. Les architectes peaufinent le projet, qui sera présenté aux pouvoirs publics au mois de janvier prochain.
Objectif : que ces mêmes pouvoirs publics inscrivent la rénovation profonde des Palais dans ses budgets pour la prochaine législature.
La place de Belgique piétonnisée
Ce n’est pas gagné. La Région bruxelloise est au bord de la faillite, le Fédéral n’entend pas investir dans ce projet "bruxellois". “La Région bruxelloise n’a pas dit non. Elle ne se positionne pas. Pour l’instant, c’est ni oui ni non même si les retombées économiques de notre activité dépassent largement les frontières de la Ville de Bruxelles. La Flandre est aussi une piste envisageable pour le financement de notre infrastructure”, précise le CEO de Brussels Expo Denis Delforge, qui n’exclut pas non plus un investissement privé.
“Mais, pour cela, les pouvoirs publics doivent adhérer au projet et enclencher une amorce financière. Le privé n’arrivera qu’ensuite.” Pour mémoire, une rénovation digne de ce nom de l’infrastructure nécessite un investissement d’environ 200 millions d’euros, dévoilait le bourgmestre Philippe Close dans La DH en février dernier. Autre piste complémentaire, venue de l’étranger : acheter des salons. “La ville de Lisbonne a acheté le Mobile World Congress 120 millions d’euros pour dix ans.”
”Nous sommes confrontés à un double défi : celui de l’infrastructure et celui de la révolution post-Covid en matière d’exhibition”, poursuit le CEO de Brussels Expo. En clair, les grandes exhibitions, les grands salons investissant l’ensemble des palais, c’est terminé. Place désormais aux "confex", contraction de conférence et exhibition, dans des lieux plus petits, plus modernes, mieux connectés. Le tout destiné plus au B2B qu’au B2C. “Ce masterplan vise à repositionner l’infrastructure pour ces trente prochaines années”, poursuit le CEO de Brussels Expo. Qui voit dans ce projet “un potentiel de dingue” pour Bruxelles. “Même si cela fait deux ans et qu’il est temps d’avancer, on pourrait être la première ville à présenter un masterplan post-Covid”.
"Il faut au moins 2.000 chambres d’hôtel sur le plateau du Heysel"
En termes d’infrastructure, le masterplan prévoit de réduire la surface d’exposition, d’ouvrir l’immense place de Belgique au public et de renvoyer l’ensemble des services techniques à l’arrière, côté parking C. Ainsi, les palais 8 et 9 seront rasés. Devant, place de Belgique, “nous allons revoir complètement la mobilité. La place de Belgique sera piétonnisée, verdurisée.” Terminé les grandes mers d’asphalte accueillant voitures et camions de livraisons, place à la promenade, aux food-trucks, etc.
Brussels Expo est assis sur un terrain gigantesque, propriété de la Ville de Bruxelles. Les palais embrassent 120.000 m2, les espaces extérieurs autour des palais 240.000 m2 et le parking C, en territoire flamand, mesure 200.000 m2. Ceci offre de très nombreuses possibilités de développement. Mais, ce qui paraît primordial aux yeux du CEO, c’est l’offre hôtelière. “Il faut au moins 2.000 chambres d’hôtel sur le plateau du Heysel. Nous perdons énormément de contrats à cause de l’absence d’offre hôtelière, c’est un drame.”
Le masterplan prévoit ce développement hôtelier, sans tabou, même de voir peut-être transformer un palais en hôtel. Des projets plein la tête, reste à les financer…