Un nouveau temple de la danse et du théâtre pour l’Insas qui s’installe avenue de la Couronne à Ixelles
L’Institut national supérieur des arts du spectacle rénove deux bâtiments de l’avenue de la couronne pour en faire son nouveau campus. 120 étudiants l’investiront fin 2024.
- Publié le 15-09-2023 à 08h30
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On ne compte plus les grands noms des arts du spectacle qui sont sortis des bancs de l’Insas. Pour n’en citer qu’une, Delphine Girard, a présenté son premier long métrage, Quitter la nuit, prix du public à la Mostra de Venise la semaine passée après entre autres une nomination aux Oscars pour Une Sœur. Et ces fameux bancs vont prendre un bon coup de jeune. Les branches “cinéma” et “audiovisuel” de l’Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion vont rester rue Thérésienne à Bruxelles, mais ses filières théâtre et danse vont s’installer d’ici une grosse année avenue de la Couronne à Ixelles.


Entre les arrêts Delporte et Rodin, le gros œuvre est lancé mais reste invisible depuis l’avenue. La mission : transformer les deux anciens bâtiments d’une agence de communication et leur parking (une caravane est d’ailleurs toujours sur le site) en un espace accueillant et parfaitement adapté à l’apprentissage des arts du spectacle. Le futur campus est conçu pour conserver au maximum les bâtiments existants. “On a des puits de lumière, on a déjà des studios, une cafétéria. On réemploie un maximum de matériaux et de matériel et ce que l’on ne peut pas garder, on le donne à des associations,” se félicite la directrice Manon Ledune. “La plus grande économie d’Énergie c’est celle que l’on ne fait pas. Tout démolir et reconstruire avec les mâtereaux actuels ça aurait mis au moins 100 ans à être amorti au niveau environnemental,” ajoute le bureau Agwa, à la manœuvre pour la conception architecturale. Le futur site pourra aussi compter sur une toiture végétalisée, des panneaux solaires et un système de pompe à chaleur. “C’est tout un symbole de transformer un parking en un espace d’art”, ajoute la directrice.


Seule une petite partie du bâtiment dans la cour a dû être démolie et reconstruite “On a des impératifs pour l’enseignement des arts du spectacle notamment en termes de hauteur.” Un studio théâtre sera implanté en rez-de-chaussée et, dessus, un studio danse. Plusieurs salles répétitions, obscures ou éclairées de lumière naturelle verront aussi le jour. La conception a été suivie par un scénographe et par un acousticien notamment pour les ventilations ne nuisent pas à l’enseignement. Bref, le top pour les futurs 120 élèves, 50 enseignants et intervenants et 20 agents du site. Côté effectifs, comptez entre 3 et 6 élèves par classe pour les masters et entre 8 et 15 pour les bacheliers.

Les espaces plus classiques d’une école seront concertés dans le bâtiment à front de rue qui s’étend du numéro 159 au 165 de l’avenue. Un étage sera dédié pour la bibliothèque de l’Insas, actuellement situé rue Thérésienne. “Il n’y a que deux collections consacrées aux arts du spectacle en Belgique francophone. On veut mettre en valeur la nôtre et pourquoi pas l’ouvrir au public en dehors des heures d’études.” Dans ses nouveaux rayonnages, près de 7000 livres techniques et théoriques sont entreposés au côté de films en VHS, DVD et Blu-Ray.
L’Insas sur le devant de la scène
Depuis quelques années, l’Insas déjà reconnue internationalement enchaîne les lancements de nouvelles filières. Gestion de production, son en autonome (type podcast) et le petit dernier, danse et pratiques chorégraphiques, en partenariat avec la Cambre et Charleroi Danse et dont les premiers diplômés sont sortis cette année. “On fonctionne sur des cycles plus courts de 15 jours pour les projets. Ça nous permet de faire venir des intervenants qui sont de passage en Belgique.” Des synergies encouragées par le pouvoir organisateur, Wallonie Bruxelles Enseignement, le plus grand de la Fédération. “Les arts du spectacle reprennent normalement la danse mais nous n’avions spas de cursus organisé avant cela.”

Les étudiants eux aussi s’associent pour le plus grand bonheur de leur directrice : “On voit très vite de liens entre les filières et les années. D’ailleurs les projets sont souvent à plusieurs niveaux. Les 3e année de mise en scène éclairent les 2e année en interprétation par exemple.” Et le futur bâtiment avec sa cour intérieure, ses lieux communs et son couloir central qui connecte les deux bâtiments sera rempli de ses espaces de rencontre pour facilité la création.
Manon Ledune se réjouit que l’institution reste à Bruxelles, “idéale pour le milieu des arts du spectacle”. Cela aura eu un coût : 10 millions pour le rachat des bâtiments et 6 millions pour la conception et la réalisation des travaux avec encore plus rayonnement à la clef d’ici fin 2024.