Journée sans voiture : “l’occasion d’aller à des endroits où l’on n’ose pas toujours passer normalement” (PHOTOS)
Le désormais traditionnel rendez-vous de la journée sans voiture séduit toujours : “à Bruxelles, la situation s’est clairement améliorée.”
- Publié le 17-09-2023 à 16h03
Ce dimanche, depuis 9 h 30 et jusqu’à 19 h, se déroule la journée sans voiture. Les cyclistes, habitués ou occasionnels, ont investi les axes bruxellois. On aura pu voir des vélos classiques mais aussi des cargos, des discos, des sonos, des biblios, des hauts, et même un vélo transformé en plan de travail pour pizzaiolo.


C’est aussi l’occasion de faire les points avec les cyclistes sur leurs visions de la ville. Sur le rond-point Montgomery, nous rencontrons Charlène et Simona, venues pédaler en groupe et avec les enfants. Le petit peloton profite de la journée sur leurs deux-roues bien équipés. “Moi, je roule tous les jours à vélo. À Bruxelles, la situation s’est clairement améliorée, se réjouit la première. Il y a de meilleures infrastructures, mais il reste encore du chemin à faire. Il y a toujours des quartiers où c’est compliqué par endroits, à Saint-Gilles par exemple ou à Schaerbeek. Ça peut être lié au manque de place, de pistes ou parfois simplement aux cotes. Mais on va à l’école à vélo avec les enfants et ça se passe bien.”

Pour Simona les choses sont plus nuancées. Cycliste occasionnelle, “surtout le week-end”, elle emprunte principalement des chemins verts. “Nous, on habite à Woluwe et l’école est à Etterbeek. Pour venir, on devrait passer par Montgomery mais c’est quasi suicidaire avec des enfants. Donc une journée comme ça, c’est l’occasion d’aller à des endroits où l’on n’ose pas toujours passer normalement. C’est très agréable et on devrait le faire bien plus souvent.” Bémol pour Arthur, l’un des petits du groupe, qui attendait avec impatience cet évènement. “Il s’est cassé le bras il y a une semaine.” Impossible de rouler. Ce sera pour la prochaine édition.
Charlène équipée de son vélo-cargo depuis déjà quatre ans, constate aussi un engouement pour ce type de véhicule. “Avant, on n’en croisait jamais. Maintenant plein de parents ont ça à l’école.”

Nous quittons l’Avenue de Tervueren pour rejoindre la rue de la Loi. Ici aussi, les cyclistes sont de sortie, et ils sont parfois venus de plus loin. Ingrid habite à Louvain. “On est venus ce matin. On a déposé la voiture à Kraainem et maintenant on profite.” En tandem pour permettre à son fils porteur de handicap de pédaler aussi, la famille commence à adopter la journée sans voiture comme un vrai rendez-vous. “C’est la troisième fois que nous venons. C’est la ville très différemment. Quand on vient à Bruxelles normalement, on ne le fait pas forcément à vélo ou pas aussi longtemps.”
Rappel du code
Tout à fait à l’opposé du pentagone, porte de Ninove, c’est l’effervescence. À 14 h, une grande chaîne de cycliste démarrait pour rallier Tubize à Bruxelles en passant par Hal. Le Gracq (Groupe de Recherche et d’Action des Cyclistes Quotidiens), l’un des organisateurs de l’évènement, en profite pour faire un point de sensibilisation. “C’est important de faire des piqûres de rappel du code de la route que ce soit aux piétons, aux cyclistes ou aux automobilistes, développe la directrice Laurence Lewalle. Avec l’augmentation du nombre de cyclistes à Bruxelles, on sent parfois des tensions entre usagers. Parfois même entre cyclistes. Dans d’autres pays, des habitudes de courtoisie sont intériorisées. Bien prévenir avec le bras au moment de tourner. Montrer sa main derrière pour dire que l’on freine… Cela doit passer dans la culture ici aussi.”
Cycliste depuis plus de 10 ans, elle milite pour faire connaître les avantages du vélo et pour en desserrer les freins. “Ce n’est pas qu’environnemental, c’est un gain de temps en ville, c’est bon pour la santé. Il y a toujours les questions de l’achat du matériel ou de la météo qui reviennent mais c’est en parlant qu’on voit qu’il y a des solutions et que l’on fait monter de nouvelles personnes sur une selle.”