Pistes cyclables : "Bruxelles tente de rattraper un retard de 30 ans en deux coups de peinture"
Le président des libéraux bruxellois David Leisterh dénonce les tensions que crée le gouvernement bruxellois avec ses aménagements jugés anarchiques et idélogiques. Et exige une plus grande concertation avec les Bruxellois.
Publié le 24-08-2020 à 11h03 - Mis à jour le 24-08-2020 à 11h44
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La mobilité constitue l’enjeu principal de cette législature. Or, on comprend mal la position du MR à ce sujet…
“Notre vision est claire. Avoir une ville qui développe, en pleine harmonie, une série de moyens de mobilité. C’est le sens de l’histoire. Diminuer la place de la voiture en ville. On est d’accord sur le fond. Mais, le problème à Bruxelles est que l’on tente de rattraper un retard de trente ans en une nuit ou deux, quelques coups de peinture et deux ou trois blocs de béton… Demander à 10 % des Bruxellois de passer au vélo pour diminuer la congestion de 40 %, c’est louable. Mais la façon dont le gouvernement s’y emploie oppose les gens et crée des tensions.”
Vous feriez comment ?
“Une telle transformation doit se faire en concertation avec les Bruxelles. C’est la seule façon de susciter leur adhésion. On a l’impression que certains (les Ecolos, NDLR) ont rangé leurs principes de concertation avec leurs affiches électorales. La concertation n’a clairement pas lieu. Et cela accentue les tensions. Sur ces 40 kilomètres de pistes cyclables, il eut fallu analyser leur pertinence avec les communes, les services de police. Analyser au cas par cas, rue par rue. Mais cela demande du travail, de l’huile de bras…”
Vous dénoncez toujours la régionalisation de cette matière.
“Quand on voit qu’on ne peut pas mettre de parking de dissuasion aux abords de Bruxelles car les autres régions refusent, quand on voit qu’on ferme le Bois de la Cambre alors que cela impacte de nombreux habitants du Brabant, quand on voit que, sur le Ring on a trois ou quatre vitesses différentes… On peut légitimement se poser la question que la pertinence de la régionalisation d’une matière aussi importante pour Bruxelles, véritable poumon économique de la Belgique.”
La mobilité n’est-elle pas l’otage d’enjeux particratiques… ?
“Oui, malheureusement nous sommes dans une logique particratique. C’est pour cela que je plaide pour une refédéralisation de la mobilité. Le cas du bois de la Cambre est exemplaire. C’est un bourgmestre socialiste qui prend une décision qui impacte les navetteurs du brabant wallon. On ne peut pas continuer à développer une ville en se limitant aux frontières des 19 communes, surtout en termes de mobilité. Cela n’a plus de sens.”
Les zones 30, 20 km/h, c’est aussi le sens de l’histoire ou cela va trop loin ?
“Il y a une série de quartiers où les zones 30 se justifient pleinement. Mais ne soyons, une nouvelle fois, pas purement idéologiques. Sur certaines artères, dans certains quartiers, la zone 50 est bien plus adaptée. Encore une fois, cela demande un gros travail de terrain, une analyse rue par rue. C’est ce que nous demandons. Mais il est beaucoup plus compliqué d’appliquer de manière pragmatique que de manière idéologique.”