Boulevard Annie Cordy ? Ahmed Laaouej s'oppose au changement de nom du boulevard Léopod II
Malgré l’insistance du gouvernement bruxellois, le bourgmestre de Koekelberg estime que le projet risque plus de "fracturer la population que de la rassembler".
Publié le 25-10-2021 à 09h21 - Mis à jour le 25-10-2021 à 12h22
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Le 8 mars dernier, journée internationale du droit des femmes, le tunnel Léopold II était officiellement rebaptisé tunnel Annie Cordy. Se posait alors logiquement la question du boulevard Léopold II, juste au-dessus. La nièce d'Annie Cordy avait même émis ce souhait. Ce grand boulevard allant de la place Sainctelette à la Basilique de Koekelberg se situe pour sa plus grande partie en territoire molenbeekois. Une plus petite partie (côté basilique) se situe sur la partie koekelbergeoise.
A l'époque du changement de nom du tunnel, Elke Van den Brandt avait demandé aux deux bourgmestres concerné(e)s leur avis sur la question. Ahmed Laaouej avait répondu que, Covid oblige, le dossier n'était pas prioritaire. Catherine Moureaux avait marqué son soutien au projet dans une interview au Soir. Récemment, la ministre de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen) est revenue à la charge. Elle souhaite profiter de l'inauguration du tunnel Annie Cordy (fin de l'année ou début de l'année prochaine) pour pouvoir annoncer le 'boulevard Annie Cordy'. Elle est soutenue par sa confrère Nawal Ben Hamou (PS).
"Le gouvernement est favorable à un changement nom de l'axe après le changement du tunnel", confirme le cabinet d'Elke Van den Brandt. "Il y a lieu d'être cohérent avec le tunnel Annie Cordy en rebaptisant le boulevard situé juste au-dessus", avance de son côté la secrétaire d'État socialiste. Reste à convaincre les deux bourgmestres concerné(e)s : Catherine Moureaux côté Molenbeek et Ahmed Laaouej côté Koekelberg.
C'est ici que ça coince. A ce jour, Elke Van den Brandt n'a reçu aucune réponse officielle des deux bourgmestres. La bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean campe sur sa position. Personnellement, elle est favorable à un changement de nom mais privilégie la piste de la consultation populaire. Si la population dit oui, elle s'y pliera volontiers. "Il est nécessaire de lancer un processus d'adhésion à ce projet", argue son cabinet.
"J’ai senti que cela divisait la société koekelbergeoise. Je me dois d’en tenir compte."
Le bourgmestre de Koekelberg Ahmed Laaouej, lui, s'y oppose carrément. "En début de législature, une interpellation d'un mandataire libéral relayait les inquiétudes des riverains au sujet du changement de nom. Ca me laisse à penser qu'il s'agit d'un sujet sensible. J'ai senti que cela divisait la société koekelbergeoise. Je me dois d'en tenir compte", nous explique le socialiste, rappelant dans la foulée qu'il n'est bien évidemment pas opposé à la féminisation des noms de rues, que sa commune a même créé un comité de pilotage spécial sur la question et que plusieurs rues koekelbergeoises devraient bientôt arborer des noms de femmes illustres.
"Le travail d'un élu est de rassembler la population, pas de la fracturer. Il ne s'agit pas d'une projection personnelle mais d'un constat. La question est : comment entamer un processus qui permet de rassembler plutôt que de diviser ? La gestion publique, ce n'est pas qu'une vue de l'esprit". La consultation populaire ne semble pas non plus convaincre le chef de file des socialistes bruxellois car elle risque, là encore, de diviser les Bruxellois en cas de résultat proche du 50/50.
Le boulevard Annie Cordy n’est donc pas là de voir le jour. Il réussit même à créer des tensions au sein même du parti socialiste bruxellois...