Le métro 3 embourbé sous le Palais du Midi : un chantier condamné à avancer et un surcoût à assumer par le gouvernement bruxellois
La ministre Van den Brandt a fait le point ce mardi sur les problèmes rencontrés par le chantier du métro 3, avenue de Stalingrad.
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Publié le 21-03-2023 à 17h30
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”Il y aura un surcoût”, ne cache pas Elke Van den Brandt (Groen). Et s’il n’est pas encore défini, la certitude est qu’il devra être supporté par le gouvernement bruxellois. Ce mardi au Parlement bruxellois, la ministre régionale de la Mobilité a répondu aux nombreuses questions des députés régionaux quant aux complications rencontrées lors du chantier du métro 3 avenue de Stalingrad et le possible démantèlement du Palais du Midi.
Pour rappel, des problèmes d’étanchéité et de stabilité imposent à l’entrepreneur de changer de techniques pour réaliser les 120 mètres restant de la station Toots Thielemans sous le majestueux Palais. Des risques connus d’avance par le soumissionnaire, rappelle Van den Brandt.
La semaine dernière, un représentant de la Stib a fait état à l’assemblée de “discussions confidentielles” en cours avec l’entrepreneur. Aucun délai, ni aucun budget se sont encore arrêtés. “Je suis derrière la Stib pour leur dire : allez négocier le fort plus possible, car on parle ici des budgets régionaux, et le surcoût sera pour le gouvernement bruxellois”, a déclaré la ministre.
Un point de non-retour
Ces derniers mois, des voix, chez Ecolo et dans le milieu associatif notamment, se sont levées pour réclamer l’arrêt des travaux. Battant son plein depuis des années, le chantier a, selon Elke Van den Brandt, atteint un point de non-retour depuis l’attribution du marché en 2019. “Il est totalement impensable de reporter ou d’abandonner les chantiers en cours.” Le coût d’abandon s’avère actuellement difficile à estimer. “Globalement, on pourrait dire qu’il avoisine, en ordre de grandeur, la moitié du budget du programme Nord-Albert”, indique l’écologiste, pour qui le “scénario n’est pas sur la table”.
Fin 2022, environ 22 % du budget global Nord-Albert (732 millions) avaient en effet déjà été engagés. En cas de rupture du chantier, à ces montants déjà investis devraient s’ajouter de lourdes indemnités et des frais de remise en état des voiries.
Selon la ministre, le deuxième tronçon du métro 3, entre Schaerbeek-Evere, constitue un projet à part, bien que lié. Le permis est attendu pour 2024 et l’attribution du marché devrait avoir lieu “fin 2024”. Pour ce tronçon, que le fédéral finance, 83 millions d’euros ont déjà été dépensés (4 % du coût total), pour des travaux à la Gare du Nord.
Une décision attendue en mars-avril
Concernant l’impact des perturbations actuelles dans le quartier Stalingrad, sur les commerçants et les clubs sportifs du Palais, la ministre assure prendre la problématique à bras-le-corps et promet une concertation : “le Palais du Midi est une question de patrimoine, mais aussi sociétale et économique. Il fait vivre ce quartier.”
Des discussions au sujet de l’impact du chantier sont en cours avec la Ville de Bruxelles. “Un inventaire d’options est à l’étude pour accompagner, reloger ou indemniser les occupants.” Le gouvernement bruxellois devrait prendre une décision, espère Van den Brandt, en mars-avril.