Crise du métro 3 à Bruxelles : le gouvernement Vervoort temporise et demande au fédéral de participer davantage au financement du projet
Face aux devis explosifs du projet de métro, l'exécutif Vervoort dit vouloir étudier davantage le dossier avant de se positionner.
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Publié le 25-05-2023 à 14h06 - Mis à jour le 25-05-2023 à 19h27
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Tous les regards étaient ce jeudi pointés sur le gouvernement bruxellois. A l’ordre du jour de l’hebdomadaire réunion : l’épineuse question du financement du métro entre la Gare du Nord et Evere au vu des devis explosifs reçus en début de semaine.
Une réunion lors de laquelle, il nous revient, de vives tensions entre socialistes (moteurs du projet de métro) et écologistes (historiquement opposés au métro) ont une nouvelle fois éclaté. Des critiques certes, mais pas de changement de cap. De ces houleuses conversations n’a finalement été dégagé qu’un maigre communiqué de presse. En substance : l’exécutif Vervoort temporise, et appelle le fédéral à l’aide.
Dans son communiqué, la coalition socialistes-écologistes-Défi-Open VDL réaffirme que “le projet de Métro 3, Nord-Bordet, est un élément structurant de sa politique de mobilité et de développement territorial” et dit prendre acte des offres communiquées par Beliris.
Les devis sur la table, environ 2,5 fois plus onéreux que prévu selon une note de Beliris, vont désormais être étudiés : “le dépassement considérable des estimations doit être analysé en profondeur. Dès lors, le gouvernement bruxellois souhaite entamer un dialogue avec le gouvernement fédéral et Beliris ; il demande à Beliris de lui fournir une analyse approfondie des offres permettant d’identifier de manière objective les raisons du décalage entre les estimations actualisées et les offres commerciales”.
Élément marquant de la communication du gouvernement bruxellois : l’appel à la rescousse lancé au fédéral. “Le gouvernement bruxellois constate que, dans la plupart des pays, les villes capitales d’État ou les villes capitales régionales sont soutenues très substantiellement par l’État et ou les entités territoriales les entourant pour la construction d’infrastructures de métro, qui servent le développement économique global des territoires. Le gouvernement demandera donc au fédéral d’examiner sa capacité de participation plus importante à ce projet de métro Nord.”
Si des demandes officieuses d’interventions complémentaires ont déjà été adressées en coulisse nous dit-on, cet appel officiel au fédéral et ce constat d’une impasse budgétaire marquent un tournant dans l’histoire de ce titanesque projet.
Interpellée à la Chambre ce jeudi soir, la ministre Karine Lalieux (PS), en charge de Beliris, a déjà indiqué qu’elle prendra contact avec le Premier ministre à ce propos. Mais rallonge fédérale ou pas, c’est dans tous les cas le gouvernement bruxellois qui aura le dernier mot.
Alors à quand une décision, à savoir l’acceptation d’une offre, la modification ou l’abandon du projet ? Aucune date n’est encore communiquée. “Sur base de cette analyse et des recommandations de Beliris, des bureaux d’études (BMN et Arcadis) et de la Stib, et sur base du dialogue avec le gouvernement fédéral et de l’évaluation des pistes financières pour assurer la pérennité du financement du métro, le gouvernement bruxellois prendra position", commente l’exécutif régional.