La Louvière: une aide aux artistes qui fait débat

L'aide s'apparente davantage à un concours.

E. Brl.
La Louvière: une aide aux artistes qui fait débat
©BELGA

Depuis plusieurs mois maintenant, les mesures de soutien aux professionnels durement touchés par la crise se multiplient. À La Louvière, les aides proposées ont tour à tour concerné différents secteurs, sans pour autant susciter l’adhésion. La dernière aide en date concerne cette fois les artistes. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne convainc pas. Pire, elle crée la polémique.

Ce "fonds de soutien aux artistes et collectifs locaux" s’inscrit dans le cadre du plan de relance de la ville et est proposé en collaboration avec le centre culturel Central et L-Carré. Problème, il ne s’agit pas réellement d’une aide financière mais d’un appel à projets soumis à une multitude de conditions et à l’analyse d’un jury.

Les artistes qui soumettraient un dossier, impérativement avant le 8 mars prochain, pourraient prétendre à une bourse de 2500 euros." La ville de La Louvière et Central souhaitent redonner un peu d’oxygène aux secteurs dont la contribution est vitale pour notre société", peut-on lire dans le règlement. "Afin de renforcer notre programmation culturelle et événementielle et de soutenir nos artistes locaux, des bourses à projets leur seront allouées."

Encore faut-il être en mesure de cocher toutes les cases. Car si la qualité artistique du projet sera très naturellement évaluée, d’autres éléments rentreront en ligne de compte : la qualité du partenariat éventuel avec une structure locale, l’intégration des publics et des populations dans la démarche de création, de diffusion ou de production, et l’intégration dans le projet artistique des enjeux sociétaux, particulièrement mis à mal par la crise sanitaire.

Bref, on est bien loin d’une aide à laquelle chaque artiste pourrait prétendre aisément. Ces nombreuses conditions ont d’ailleurs été soulevées par une artiste louviéroise qui n’hésite pas à parler de "capitalisation sur l’agonie des artistes" et à pointer du doigt l’incohérence de la mesure. "J’aimerais savoir si la ville aurait osé proposer un concours aux commerçants ou aux restaurateurs pour leur venir en aide", ironise-t-elle.

De son côté, le bourgmestre tempère. "C’est une forme d’aide aux artistes et au monde culturel même s’il ne s’agit effectivement pas d’une aide directe", explique Jacques Gobert (PS). "L’appel à projets est ouvert à l’ensemble des disciplines et permettra aux artistes de réinvestir les lieux culturels et publics. Il s’agit davantage d’un projet co-financé que d’un concours car le jury sera surtout chargé de s’assurer de la recevabilité des projets, plus que d’en juger la qualité."

Le maïeur ajoute encore que chaque projet pourra être soutenu par une enveloppe de 2500 euros mais aussi profiter d’un accompagnement, de moyens humains et techniques en fonction des besoins. Si la mesure a évidemment le mérite d’exister, d’aucuns regretteront probablement la forme qu’elle revêt.

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