Le président des commerçants louviérois ne rouvrira pas le 1er mai: "Il est encore trop tôt, ne prenons pas le risque d'aller droit dans le mur !"

Gérant de trois établissements, il se dit opposé à une réouverture anticipée.

E. Brl.
Le président des commerçants louviérois ne rouvrira pas le 1er mai: "Il est encore trop tôt, ne prenons pas le risque d'aller droit dans le mur !"
©D.R.

Depuis quelques jours maintenant, les professionnels du secteur de l’horeca donnent de la voix et annoncent qu’ils seront nombreux à rouvrir les terrasses de leurs établissements le 1er mai, soit 8 jours avant la date officielle décidée par le gouvernement. Certains bourgmestres ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne s’y opposeraient pas, légitimant ainsi cette « désobéissance civile. » À La Louvière, le bourgmestre a été très clair : pas question de fermer les yeux sur les réouvertures anticipées.

Une position également adoptée par Mehdi Mrakha, le président de l’Union des commerçants et indépendant louviérois (UCIL). "En tant que président mais aussi en tant que personne, je ne suis absolument pas favorable aux réouvertures le 1er mai", confirme-t-il. "Je suis gérant de trois cafés, je suis moi-même pressé de rouvrir et je comprends la position de mes confrères mais vu les informations et la situation dans les hôpitaux, je pense qu’il est encore un peu tôt."

Le Louviérois ne rouvrira dès lors aucun de ses établissements avant le 8 mai. "Je suis conscient du ras-le-bol général, je le partage : il est plus que temps que le gouvernement fixe une date et s’y tienne, mais nous sommes restés fermés 10 mois sur 14. Nous ne sommes plus à huit jours près. Je pense qu’aujourd’hui, l’effort collectif doit prévaloir et qu’il n’est pas encore temps de se mettre en porte-à-faux, même si certains discours politiques nous y incitent."

La position adoptée par le président de l’UCIL est d’autant plus courageuse que financièrement, sa situation est intenable. "On se ruine depuis des mois et je ne jetterai jamais la pierre à un gérant qui veut rouvrir plus tôt parce qu’il n’a plus un centime de côté. Je sais de quoi je parle, j’en suis actuellement à près de 13 000 euros de perte par mois. Mais je pense aussi qu’il faut voir plus loin que le bout de son nez et tenir compte de la situation dans les hôpitaux."

Pour Mehdi Mrakha, il faut donc encore prendre patience. "Que se passera-t-il si l’on rouvre maintenant et que l’on nous referme dans un mois ? Le secteur ne peut absolument pas se permettre de passer à côté de la saison estivale, ce serait d’autant plus dramatique ! Par ailleurs, qui peut garantir que la réouverture du 1er mai n’entrainera aucun débordement ? Je suis d’avis d’attendre et, le moment venu, de passer par les voies légales pour réclamer des comptes !"

Et de conclure : "La position que j’adopte n’est pas évidente mais je sais que d’autres la partage. Nous ne pouvons pas nous permettre d’aller droit dans le mur ou même de donner des idées à d’autres secteurs." À La Louvière comme ailleurs, la tentation de rouvrir les terrasses le 1er mai est grande, dans le chef de certains professionnels, mais la police interviendra et les amendes pleuvront. Pas dit, donc, que l’opération soit des plus rentables…

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