Le Centre de Référence et d’Intervention Harcèlement basé à La Louvière pousse un cri d’alarme : “Si rien ne change, en juin, nous devrons fermer”
Leurs subsides octroyés par la Ministre Désir ont été rabotés de près de 75 % entre 2022 et 2023 mettant l’existence de l’asbl CRIH en sursis.
Publié le 16-03-2023 à 17h06
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Créée en avril 2022 des cendres de l’asbl sonégienne Sophia qui s’occupait déjà des enfants et adolescents qui ont subi du harcèlement, l’asbl CRIH pour Centre de Référence et d’Intervention Harcèlement croule sous les demandes d’aide. Rien qu’en 2022, ils ont aidé une centaine d’enfants et d’ados en demande criante d’aide.
Or, alors qu’elle avait reçu un subside total de 135 000 euros de la part de la branche Enseignement du gouvernement wallon, ce montant a été largement raboté et ramené à… 50 000 euros, un montant largement insuffisant pour couvrir les frais d’une telle institution. “C’est bien simple, si une solution n’est pas trouvée d’ici le mois de juin, on sera obligé de fermer boutique”, nous a confié David Plisnier, coordinateur de l’asbl qui effectue un travail unique en son genre en Wallonie. “Nous avons plusieurs pistes pour nous en sortir mais pour le moment, l’avenir est plus qu’incertain pour nous.”
Une pétition a ainsi été lancée pour soutenir le combat du CRIH et, à ce jour, elle a récolté plus de 3 500 signatures.
La ministre s’explique
Ce mercredi, la députée PTB Amandine Pavet a interrogé la ministre wallonne de l’Enseignement Caroline Désir sur la question, s’interrogeant notamment sur la diminution drastique des subsides reçus. “Il s’agit d’une situation inacceptable due aux réductions de subsides”, a commenté la députée. “Pourtant, le CRIH a largement fait ses preuves, souligne la députée PTB. L’an dernier, il a aidé une centaine d’enfants et d’ados dans 30 communes du Hainaut, obtenant une résolution positive dans 90 % des cas. Rappelons que l’on parle de jeunes en souffrance prêts à aller jusqu’au suicide et qui ne seront plus aidés.”
La ministre Caroline Désir ne nie pas quant à elle l’importance que peut révéler cette institution qu’elle a qualifiée en séance “d’unique en son genre. Mais j’ai, à plusieurs reprises, tenté de les convaincre que l’avenir de leur activité dépendait d’une diversification des modalités de soutien financier. En septembre prochain, nous allons développer une politique de prévention au harcèlement et au cyber-harcèlement dans les écoles et dans ce cadre, je n’ai pu manifester mon soutien qu’avec ce subside de 50 000 euros.”
Un message qui est bien passé du côté de l’asbl qui a introduit des demandes de subsides à plusieurs niveaux de pouvoir dont, notamment, le ministère de la Santé dont la décision ne devrait plus tarder. “En attendant, nous avons dû réduire nos effectifs de l’équivalent d’un temps plein et avons dû réduire notre territoire de couverture ce alors que la demande ne fait qu’augmenter…”, termine David Plisnier.