Michel Blanc, invité d’honneur du Love International Film Festival de Mons: “je n'étais pas bon dans les Bronzés 3, ces rôles-là, c'est fini pour moi"
Le comédien français renommé était à Mons ce vendredi pour y donner une leçon de cinéma.
Publié le 17-03-2023 à 19h39
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Il y a quelques semaines, sortait dans les salles le film “Les Petites victoires” avec dans les rôles principaux un certain Michel Blanc qui passait justement par Mons ce vendredi à l’occasion d’une leçon de cinéma, un exercice auquel l’acteur français qui a su se détacher du rôle iconique de Jean-Claude Dusse dans les Bronzés au fil d’une carrière bien remplie, n’est pas forcément habitué.
Qu’est ce qui vous plaît dans le fait de parler de votre travail ?
Parler de cinéma avec le public, c’est toujours beaucoup plus agréable que de parler avec des professionnels. Avec ces derniers, c’est beaucoup moins intéressant car je n’ai rien à leur apprendre.
Les spectateurs présents dans la salle ont pu visionner le film “Tenue de Soirée” de Bertrand Blier qui vous avait valu un prix d’interprétation à Cannes, c’est vous qui avez choisi ce film ?
Oui. J’avoue avoir longtemps hésité avec mon propre film “Grosse fatigue” qui lui aussi avait été primé à Cannes pour son scénario mais finalement, j’ai choisi “Tenue de Soirée” car c’est un film qui a bouleversé ma carrière.
Dans quel sens ?
Dans le bon. Dans ma carrière, j’ai eu trois phases. La première, assez courte, dans laquelle j’ai joué dans des grands films avec des grands auteurs comme Claude Miller, Polanski, Tavernier mais du jour où j’ai joué Jean-Claude Dusse dans les Bronzés, ces gens-là ne m’ont plus jamais appelé. Ensuite, ma carrière s’est tournée vers le café-théâtre, les comédies dans la lignée des Bronzés. Ensuite, je me suis retrouvé dans le film de Bertrand Blier un peu par hasard puisque c’était Bernard Giraudeau qui devait jouer mon rôle et ça a tout changé. À partir de ce moment-là, j’ai recommencé à faire des films d’auteur et c’est ce qui m’a permis de jouer aussi dans des films dramatiques.
Vous préférez quoi entre les rôles dramatiques et la comédie ?
J’aime les deux mais la comédie, c’est très difficile d’avoir toujours le bon ton. Il y a une certaine forme de comédie que je ne me sens plus capable de faire. Je l’ai prouvé dans les Bronzés 3, film dans lequel je ne me trouve pas bon. J’ai joué ça mais je ne croyais pas profondément en mon personnage donc j’ai arrêté de jouer ce type de rôle-là. Mais attention, ça ne veut pas dire que je vais arrêter de jouer dans des comédies, il y a encore toutes sortes de comédies.
Vous refusez encore beaucoup de rôles qu’on vous propose ?
Beaucoup non, mais j’en refuse. Par exemple, j’ai refusé un rôle il y a peu de temps car le personnage que l’on me proposait était un peu caricatural. Mais jouer un personnage dans lequel on ne croit pas, ce n’est jamais bon. Par contre, quand j’ai un doute, souvent je me lance en me disant pourquoi pas, peut-être que cela va fonctionner et en général, je ne me trompe pas. Un film, c’est comme les enfants, ça grandit au fur et à mesure du tournage et donc, ça peut évoluer.
Bref, sur un malentendu, on ne sait jamais, ça peut marcher…
(Sourire) Oui, mais pas sur un malentendu. C’est plutôt quelque chose qui va se passer que je n’ai pas ressenti à la lecture du scénario, qui m’a échappé.
Vous aimez vous voir à l’écran ?
Non. Je regarde une fois le film mais après, je laisse les gens m’en parler. Ce n’est pas par névrose mais c’est parce que c’est fait. Parfois, en zappant à la télé, je me retrouve devant un de mes films et je me dis que c’était quand même marrant mais certains, comme Marche à l’Ombre, je ne l’ai plus revu depuis sa sortie au cinéma et c’était en 1984…
Quel est votre regard sur le cinéma français d’aujourd’hui ? Est-il en danger ?
Depuis que je fais ce métier, on dit que le cinéma français est en danger. Or, depuis, il y a toujours eu de bons et de mauvais films…
Jouer dans une série, ça vous plairait ?
Oui. J’en regarde beaucoup mais on ne me propose pas de rôle. Ce serait pas mal d’incarner un personnage sérieux car la comédie en série, c’est autre chose.
Un personnage qu’il vous plairait d’incarner ?
Je rêve d’incarner Maigret. C’est un personnage éternel et iconique mais depuis que mon camarade Patrice Lecomte a loupé son Maigret avec Depardieu, on est tranquille pour un moment.