Christine, de La Louvière, attirait les chats errants chez elle. L’agent de quartier se fâche et se fait enguirlander

Vindicative devant le tribunal, Christine fait profil bas devant la cour.

 L’ultrason est entendu par les chats et les éloigne. Sauf qu'il touche aussi les oreilles sensibles humaines.
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Christine aime les chats, peut-être un peu trop. Devant son habitation, elle a aménagé un petit abri pour que les chats du quartier puissent venir manger quelques croquettes. L’ennui, c’est que de plus en plus de chats errants viennent se restaurer à cet endroit, ce qui agace de nombreux riverains. Quand les chats ont fini de manger, ils s’attaquent généralement aux sacs poubelles, qu’ils éventrent avec leurs griffes. L’odeur est parfois insoutenable, comme à Paris les jours de grève.

Le 8 avril 2021, l’agent de quartier constate la présence de nourriture dans cet abri. La policière interpelle Christine, l’informant qu’elle commet une infraction au règlement communal. Christine se fâche, elle hurle. On ne touche pas aux chats !

Le 21 avril, la policière constate que l’infraction perdure dans le temps. Après l’avertissement, c’est le procès-verbal ! La jeune femme sonne à la porte, mais personne ne répond. Elle pose son regard sous le rideau de la cuisine et entendu Christine qui crie : « Violation de domicile ! Violation de domicile ! »

L’affaire ne s’arrête pas là. Christine sort de chez elle, rouge de colère. Selon la policière, elle l’insulte de tous les noms, l’informant qu’elle ferait mieux de courir après les vrais délinquants au lieu de l’ennuyer, elle, la bienfaitrice du monde animal.

Pour la stérilisation

Christine est renvoyée devant le tribunal correctionnel de Mons pour des outrages à agent de police. Le tribunal lui inflige une peine de 15 jours de prison et une amende. Lors de l’audience, Christine fait bien comprendre à son juge qu’elle compte poursuivre sa mission consistant à nourrir les chats. Comme elle ne semble rien avoir compris, le parquet fait appel.

Mardi, devant la troisième chambre correctionnelle de la cour d’appel, Christine, qui n’a aucun antécédent judiciaire, fait profil bas. « J’étais à cran, je manquais de sommeil à cause d’un voisin, qui a témoigné contre moi d’ailleurs, qui passe ses soirées au téléphone sur son balcon ou à faire la fête chez lui », dit-elle.

Elle ne conteste pas avoir crié « violation de domicile ». Par contre, elle nie les injures proférées contre la policière. « Mon but était d’attirer les chats errants, pour les confier à des associations pour stérilisation », poursuit la sexagénaire.

Son avocate plaide l’acquittement ou une mesure de clémence. Arrêt dans un mois.

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