“Je vais t’égorger, toi et ta fille”, écrit un chef d’entreprise à son ex-compagne à La Louvière
Devant le tribunal, Enzo parle d’un coup de colère sous l’effet de la boisson.
Publié le 28-03-2023 à 11h00
:focal(2455x1717:2465x1707)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/DISFFCCGKVFNFOOEXBWNNKEPBQ.jpg)
Enzo est patron d’une entreprise, créée il y a vingt-cinq ans dans la région du Centre et qui emploie une quinzaine de personnes. Père de famille, bon chic bon genre, il a écopé d’une peine de 15 mois de prison, prononcée par défaut, pour des faits de harcèlement, des coups et des menaces. Le quinquagénaire était inconnu des autorités judiciaires jusque-là.
Lundi après-midi, il est venu faire opposition au jugement et il est venu s’expliquer sur les messages particulièrement violents envoyés à celle qui a partagé sa vie durant cinq ans.
En mai 2021, son ex-compagne dépose une plainte contre lui, car il lui a laissé plusieurs messages vocaux, dans lesquels il menace de l’égorger, ainsi que sa fille, et de s’en prendre à son nouveau compagnon. Il relativise, parlant de propos tenus lors d’une soirée arrosée. “Je n’écris pas ce genre de choses tous les jours, je le regrette”, raconte le prévenu.
Crainte des voisins
Selon le ministère public, il n’arrêtait pas de faire le va-et-vient devant chez elle, au volant de sa voiture. D’ailleurs, les voisins ont appelé la police, car ils ont cru que des malfrats étaient en repérage dans le quartier.
Pour le parquet, c’est l’occasion de sortir une plainte de 2019. L’ex-compagne avait déposé une plainte pour des coups, contestés par Enzo. “Mon ex-compagne souffre de problèmes psychologiques, liés à une forte consommation d’alcool”, tente-t-il de se justifier.
Pas de banalisation
Le substitut du procureur a l’impression qu’il banalise ce genre de faits. “Il ne faut surtout pas banaliser ce genre de faits. Le respect de l’autre est fondamental au sein de notre société”, insiste son avocat, Me Jean-Philippe Mayence.
Ce dernier dépose des pièces au tribunal, prouvant que son client a rompu tout contact avec son ex-compagne depuis la plainte de 2021. “Par contre, elle lui envoie encore des messages, pour lui réclamer de l’argent, pour lui demander s’il l’aime encore, mais il n’a jamais répondu”, raconte le pénaliste.
Les coups de 2019 sont contestés, faute de documents médicaux. Me Mayence plaide une mesure de clémence pour un homme qui n’a jamais fait parler de lui dans la rubrique faits divers. Le ministère public ne s’est pas opposé à un sursis ou une peine de travail.
Jugement fin avril