Drame de Strépy : “le conducteur se filmait et roulait à plus de 150 km/h au moment de l'impact”
Un an après les faits, le Parquet de Mons a fait le point sur une enquête hors-norme qui n’est toujours pas terminée.
Publié le 31-03-2023 à 12h55 - Mis à jour le 31-03-2023 à 14h46
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130 parties civiles, 30 enquêteurs, 200 personnes identifiées comme témoins, 327 auditions ou réauditions, 700 P.V. rédigés sans compter les devoirs d’enquête, tels sont les chiffres communiqués ce vendredi par le Parquet de Mons concernant l’enquête en cours depuis le 20 mars 2022 et le terrible drame qui a vu la mort de six personnes.
Lors de cette conférence de presse, le Parquet a notamment confirmé que le conducteur, en l’occurrence Paolo Falzone, “se filmait au moment des faits et conduisait à plus de 150 km/h ce qui a été confirmé par l’intéressé”, a indiqué Damien Verheyen, substitut du Procureur du Roi. “Il dépassait faiblement le taux d’alcool autorisé mais, contrairement à ce qui a circulé dans la presse depuis le drame, aucune capsule de protoxyde d’azote n’a été retrouvée dans l’habitacle du véhicule.”
En plus des nombreuses auditions réalisées, une expertise de roulage, une analyse approfondie du GSM du conducteur, des tests de luminescence des phares du véhicule ont été réalisées de même que l’extraction et l’analyse des composants électroniques du véhicule par le fabriquant. “Cette dernière analyse est toujours en cours et a pour objet de confronter les informations recueillies dans le cadre des divers devoirs réalisés afin de déterminer de la manière la plus précise possible le déroulement des faits à savoir la trajectoire du véhicule, la vitesse, le comportement du conducteur, les accélérations, les ralentissements, le freinage…”
Une reconstitution hors-norme
La reconstitution d’un moment particulier du drame avait lieu ce jeudi en présence de Paolo Falzone et d’Antonio Falzone, son passager et avec le véhicule accidenté. Ce moment précis, c’est celui où Fred D’Andrea a été touché par le véhicule et des événements qui ont conduit à son décès. Un figurant portait même un costume de gille par souci de véracité. “Les résultats et conclusions de cette reconstitution sont couverts par le secret de l’instruction. Elle avait pour but de visualiser les faits tels que décrits par les inculpés, victimes et témoins dans le cadre de leurs auditions et, le cas échéant, de pouvoir confronter les versions et constater la conformité de celles-ci ou la contradiction avec les éléments matériels de l’enquête.”
On sait que les versions des deux principaux protagonistes diffèrent notamment sur le fait que le passager dormait au moment de l’impact ce que nie le conducteur.
Concernant la suite judiciaire, il est trop tôt pour que le parquet s’engage sur un calendrier ou un échéancier. “La qualification des faits reste provisoire à ce stade et est susceptible d’évoluer à tous les stades de la procédure”, conclut Damien Verheyen.