Première rentrée au Clair Logis en tant que directrice pour Catherine Scaillet : “pour travailler dans le spécialisé, il faut avoir les épaules larges”
Ancienne enseignante dans le spécialisé mais en secondaire, Catherine Scaillet est déjà en poste depuis octobre.
- Publié le 28-08-2023 à 17h08
- Mis à jour le 28-08-2023 à 17h09
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Travailler en tant qu’enseignant dans le spécialisé, ce n’est pas donné à tout le monde. Il faut avoir la fibre. Un feeling particulier. Cette fibre, Catherine Scaillet l’a à coup sûr, elle qui travaille depuis plus de vingt ans dans le spécialisé. Tout d’abord en tant qu’enseignante dans le secondaire, puis en tant que cheffe d’atelier et, depuis octobre dernier, comme directrice de l’école communale le Clair Logis qui accueille des enfants en difficultés scolaires. “Pour travailler dans le spécialisé, il faut avoir diverses qualités mais surtout, il faut avoir les épaules larges”, explique Catherine Scaillet. “Il faut avoir beaucoup d’empathie, être doux tout en étant ferme, car ces enfants ont aussi besoin de limites. Il faut aussi savoir absorber les problèmes des enfants que l’on côtoie durant la journée mais surtout, savoir faire la part des choses ne pas ramener ces sentiments à la maison. Beaucoup d’enfants manquent de structure et nous sommes là aussi pour leur en donner.”
Pas toujours gai
Au Clair Logis, les enseignantes sont parfois confrontées à des situations problématiques. “Il arrive souvent que nous constations des maltraitances sur des enfants. Cela dit ils ne se confieront jamais sur ce qu’ils vivent car pour eux, c’est une situation normale car ils l’ont vécue toute leur vie. Le pire, c’est que la plupart du temps, ces enfants adorent leurs parents, ils les vénèrent même.”
Pour cette année, le Clair Logis affiche complet avec 176 enfants inscrits répartis en 16 classes de maximum 14 élèves dont une classe de maternelle. Pour les gérer, 45 membres du personnel. “Il y a évidemment des enseignants, des éducateurs, des assistants sociaux mais aussi deux enseignants spécifiques dont le job est de travailler individuellement ou en très petits groupes avec les élèves en difficulté dans telle ou telle matière. Nous formons une équipe soudée et nous pouvons compter les uns sur les autres lors des coups durs. Les enfants qui fréquentent notre école éprouvent très souvent des difficultés sociales en plus des scolaires c’est pourquoi notre rôle est très important pour eux. Pour beaucoup, l’école, c’est un lieu de vacances, d’évasion par rapport à un quotidien qui peut être difficile. Par exemple, la moindre excursion scolaire les émerveille alors qu’elle pourrait sembler banale pour n’importe quel autre élève qui fréquente une école “normale.”
Madame Chantal, expérimentée collègue de Catherine Scaillet, ne pourrait pas travailler ailleurs que dans le spécialisé. “Cela fait 42 ans cette année que je travaille dans le spécialisé et je ne changerais pour rien au monde”, nous explique-t-elle en guise de conclusion.