Un peu plus d’un an plus tard, les riverains de l’entreprise Binnemans sont de retour au conseil communal pour s’opposer au projet de l’entreprise
51 réclamations ont été adressées à l’administration communale.
- Publié le 28-08-2023 à 20h16
Les années passent et se ressemblent à Braine-le-Comte où, un peu plus d’un an plus tard, les citoyens sont de retour devant le conseil communal pour s’opposer au projet d’agrandissement de la sprl Binnemans. Après avoir gagné une bataille, les citoyens n’ont pas gagné la guerre puisque l’entreprise est revenue avec un nouveau projet dont l’enquête publique vient de se terminer. Concrètement, cette dernière demande une autorisation de développement de l’activité de stockage de matériaux de construction, de regroupement et tri de déchets inertes ainsi que de stockage et tri de matériaux non dangereux. Une station de lavage est également prévue tout comme l’installation de citernes de mazout routier et mazout “rouge” et d’une réserve d’huile neuve en fût de 200 litres.
Autant d’aménagements que redoutent les citoyens aussi bien pour le charroi de camions dans leur quartier que pour la préservation de la biodiversité. “Il ne faut pas être un “Grand Clerc” pour se rendre compte que le trafic des camions va significativement augmenter le long d’une voirie absolument inadaptée au passage de camions”, indique Bernard Parentani, porte-parole des citoyens mobilisés contre le projet de l’entreprise Binnemans. “De même, le développement de ces nouvelles activités de stockage et tri de déchets va générer un bruit d’enfer et créer une poussière considérable dans une zone, rappelons-le où l’activité industrielle est théoriquement interdite (ZACC). Il suffit d’aller voir les anciennes photos de Streetview toujours disponibles sur Google et de les comparer à la situation actuelle à l’arrière de l’exploitation, au Chemin du Pignolet pour s’apercevoir que rien n’a changé. C’est un dépotoir, une décharge, les grillages sont défoncés depuis des années, des vieux bidons éventrés traînent, etc. C’est vraiment désolant.”
Un projet qui ne rentrerait pas non plus dans les plans de la Ville d’après ces mêmes citoyens. “Il existe un projet de “Maillage vert et bleu” au sujet duquel un courrier a été distribué. La région a identifié entre autres le site de la Brainette. Si les représentants de la région viennent jeter un coup d’œil sur un des affluents de cette Brainette, affluent qui coule le long du site Binnemans, cela ferait tache. Quand on prend connaissance des problèmes actuels et des coûts exorbitants liés à la dépollution des sols des anciennes stations-service, on peut s’interroger sur l’opportunité d’installer près de 10 000 litres de mazout sur ce terrain. En effet, même sans fuite aux citernes, il y a toujours des risques de débordements lors des manipulations de remplissage et de distribution. Ajoutez à cela le stockage de déchets dont on ne connaît pas la provenance ni la composition, mettez-y une bonne drache nationale et il ne reste plus qu’à se demander où vont ces eaux souillées. Cerise sur le gâteau : le terrain de Binnemans est situé en zone inondable”, poursuit Bernard Parentani.
Des craintes urbanistiques
Au niveau urbanistique également des craintes surviennent au niveau de la construction d’un mur de deux mètres de haut qui ferait tache dans le paysage. “Il est ridicule de monter un mur de 2 mètres de haut pour cacher des racks de stockage (déjà installés) qui font 4 mètres de haut. Lors de la précédente demande de permis, on a refusé les murs de 4 mètres pour cacher les racks de 4 mètres. Ici, on met des murs de 2 mètres pour cacher des racks de 4 mètres. C’est idiot”, ajoute Bernard Parentani.

Des réclamations qui sont communes à l’ensemble des riverains de l’entreprise Binnemans. D’autres vont encore plus loin dans leur argumentaire contre ce projet. “Certains citoyens considèrent même que la plaisanterie a assez duré. La ZACC est une zone dans laquelle l’activité industrielle est interdite. Cela me semble assez clair. Les voiries sont totalement inadaptées au passage de camions. Cela fait 25 ans qu’ils endurent ce calvaire. De nombreuses plaintes sont régulièrement déposées à ce sujet. Il est donc inacceptable que ce charroi soit encore plus important que celui actuel”, termine Bernard Parentani.
Des analyses en cours
Des craintes auxquelles l’échevin de l’Urbanisme, Léandre Huart (Braine), a répondu. Ce dernier a commencé en rappelant l’historique de l’entreprise mais également en signifiant qu’un premier projet a déjà été refusé l’année dernière. “Un nouveau permis a été déposé dernièrement tenant compte des remarques émises lors de la précédente demande. La SPRL Binnemans a donc abandonné ses activités de criblage et de concassage. C’était notamment l’une des demandes des riverains et de notre part afin de diminuer les nuisances. 51 réclamations ont tout de même été déposées lors de la dernière enquête publique. Elles sont en cours d’analyse par les services de la Ville”, répond Léandre Huart.
Des remarques qui, après analyse par les services de la Ville, devront suivre tout un processus. Un retour sera ensuite fait à la Ville qui tâchera de remettre un avis en fonction des recommandations des autres autorités compétentes en la matière. Affaire à suivre donc pour les habitants des rues des Postes, des déportés et du chemin du Pignolet.