Anderlues: le conseil communal vire au pugilat, l'opposition demande l'avis du public avant de quitter la séance
Intervention de la police, non-respect des mesures sanitaires, mécontentement du public, dialogue rompu, aucun point n'a pu être discuté au conseil communal au grand dam des citoyens.
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- Publié le 23-09-2020 à 10h53
- Mis à jour le 25-09-2020 à 15h01
On connaît les conseils communaux assez vifs d'Anderlues mais ce mardi soir on a atteint des sommets... et pourtant le bourgmestre Philippe Tison avait cédé sa place à Annibale Moscariello.
Alors que depuis plusieurs jours la majorité PS et l'opposition AJC s'accusaient mutuellement d'être un frein à la démocratie et au développement de l'entité, il n'en fallait pas plus pour que la salle du conseil devienne un ring de "free fight". La démission d'un membre d'AJC et sa nomination à un poste au sein de l'administration communale laissait un goût amer à la majorité. Cela promettait des échanges musclés.
Ce qui a mis le feu aux poudres ce mardi soir est à trouver du côté d'un désaccord entre certains citoyens et les forces de police invitées à veiller au calme des débats. Sauf que ceux-ci n'ont pas pu commencer. Le nombre de personnes autorisées à prendre place a été vite atteint et certains n'entendaient pas rester dehors. Voulant forcer le passage, un homme s'est vu remettre à sa place par les policiers présents mais il ne s'est pas calmé et s'en est pris physiquement à un représentant de l'ordre. A deux, les policiers ont plaqué l'homme au sol avant de lui passer les menottes destination le cachot pour trouble.
Ce triste événement n'a guère apaisé les débats... que du contraire. Le chef de l'opposition, Hadrien Polain venu apaiser l'homme menotté a demandé à ce que les débats soient clos sur le champ et reportés à une date encore inconnue. Après avoir demandé l'avis des autres membres d'AJC et du public tous ont quitté la salle. Ne restaient plus que les conseillers socialistes présents restés en plan avec pourtant un ordre du jour chargé.
Pour l'opposition il est clair que le débat public était voué à l'échec pour plusieurs raisons. "Il est scandaleux que le "PS Tison Gonzalez" ait convoqué le conseil en organisant une limite d'accès très forte. AJC a pourtant prouvé qu'il est possible de mieux organiser les conseils dans des lieux adaptés à la distanciation sociale. La faute à eux pour avoir cultivé l'incident de ce soir." Dans la suite de ses déclarations post incident,Hadrien Polain insiste sur le comportement antidémocratique dont a fait preuve la majorité en limitant l'accès du public, en ne séparant pas assez les tables et enfin Virginie Gonzalez est accusée de pas ne respecter les règlements liés au retour de zone rouge.
Du côté de la majorité on balaie l'argument de la limitation volontaire des places d'un revers de la main. A plusieurs reprises, Annibale Moscariello s'est inquiété de la condition de l'homme menotté. Alors que le remplaçant du bourgmestre pensait que le nombre de personnes autorisées était plafonné à 50 personnes, il n'en était rien puisqu'une ordonnance de police affichée à la porte d'entrée fixait ce nombre à 20 personnes. "J'ai cru que c'était 50 pour qu'un maximum puisse venir mais en fait c'est 20 personnes. Je ne peux que suivre l'ordonnance de police et ce qui se passe est regrettable." A la question de savoir pourquoi ne pas avoir choisi une salle plus grande, Il répond : "Les conseils organisés par AJC l'ont été durant les grandes vacances. Les salles de sport étaient vides. Maintenant les écoles et les clubs ont repris possession de ces lieux et le travail pour désinfecter et remettre tout en état est énorme pour le personnel communal en sous effectif."
A cause des incidents, des points jugés cruciaux n'ont pu être débattus. AJC avait pourtant fait ajouté quatre points supplémentaires : le remplacement d'une installation multi sports, l'élaboration du budget 2021, la création d'une garderie supplémentaire et l'incompatibilité pour Tison et Gonzalez de siéger ensemble au conseil.
Annibale Moscariello, dépité, n'a pu cacher sa déception de ne pas pu avoir présenté aux votes du conseil des points concernant l'acquisition de matériel nécessaire à la bonne tenue de la ville comme des machines de jardinages et l'entretien des véhicules communaux. Des points traitant de budgets communaux n'ont pas encore pu être votés, une fois de plus.
Pour les Bourlettis, l'image est triste et certains n'hésitent à faire la comparaison avec la situation au Fédéral. Pour ces citoyens, la confiance avec le politique est rompue.