Anderlues: l'opposition AJC donne son feu vert pour revoter
C'est la proposition qui est faite par le groupe d'opposition AJC dans un projet de motion déposé à l'ordre du jour du prochain conseil communal.
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Publié le 06-03-2021 à 06h00
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Plus rien ne va à Anderlues. On l'écrit et on le répète depuis des lustres dans nos articles, et il suffit de visionner l'un ou l'autre conseil communal pour s'en rendre compte.
Entre une majorité PS déchirée (10 vs. 4), une alliance de fait entre l'opposition AJC (9 sièges) et les "dissidents" du PS (4 sièges), des échevins qui se retrouvent du jour au lendemain sans compétences, un conseil communal qui enlève au collège la délégation de signature obligeant à tout décider en séance publique, des négociations internes au PS qui n'arrivent à rien, des négociations entre PS et AJC qui n'arrivent à rien, des agents communaux désemparés, des insultes et menaces dans les coulisses, des plaintes des uns envers les autres, la démission du bourgmestre en titre, ... c'est un véritable feuilleton à la "Dallas" qui peut prêter à sourire quand on l'observe de l'extérieur, mais aussi vraie tragédie pour la gestion communale : des dossiers ne sont pas rentrés à temps et des subsides sont perdus, des budgets ne sont pas votés, etc.
Et quand on parle aux différents camps, en "off", c'est toujours la faute de l'autre. Et chacun a ses arguments, parfois valables, parfois fallacieux, ce n'est pas le débat ici. Toujours est-il que personne ne s'entend, ni ne parvient à s'entendre. Et les réunions de conciliations, demandées publiquement par les socialistes ("ma porte est ouverte", Virginie Gonzalez, bourgmestre PS, novembre 2020) et le groupe AJC ("voici une proposition d'alliance PS-AJC", Hadrien Polain, chef de file AJC, séance publique du 24 octobre 2020 en tendant une enveloppe scellée à la bourgmestre), n'aboutissent pas. Même l'envoi de "belles-mères" par le parti socialiste national n'a finalement abouti à rien.
Comment se sortir de la crise? Le bourgmestre faisant fonction Annibale Moscariello avait demandé qu'un commissaire du gouvernement vienne remettre de l'ordre à Anderlues, demande qui n'a pas été entendue. Puis la nouvelle bourgmestre Virginie Gonzalez a fait la même demande après sa prestation de serment. Sans issue pour l'instant. Parce que pour qu'une telle intervention ait lieu, il faut que la gestion quotidienne de la commune ne puisse pas se faire. Ce qui n'est pas le cas puisqu'en conseil communal, le strict minimum est toujours fait.
Il n'y a plus que trois solutions: soit tout ce beau monde s'entend (ce qui semble plus que difficile, même si des négociations devraient à nouveau avoir lieu prochainement), soit il faut continuer "comme ça" pendant 3 ans et demi, soit il faut revoter.
Pour se sortir d'une situation inextricable avant la fin de la législature, AJC avait déjà demandé un retour aux urnes l'année passée, sans trouver d'échos favorables du côté du PS... jusqu'à il y a peu ! Puisque par deux fois à La DH, Virginie Gonzalez a évoqué la possibilité de revoter. "Je ne vois pas vraiment d’issue. A moins de revoter, ce qui ne me dérangerait pas et ce qui est tout à fait possible et prévu par le code de la démocratie locale. Pourquoi pas ?", répète-t-elle d'ailleurs à la RTBF.
AJC en profite pour la prendre au mot. Dans une motion déposée ce vendredi auprès de l'autorité communale, l'opposition compte voter au prochain conseil communal la décision "d'inviter le collège communal à démissionner afin de permettre la venue d'un commissaire spécial à Anderlues et/ou la tenue de nouvelles élections". En gros : si vous voulez revoter, on ne s'y opposera pas, vous avez même notre soutien pour organiser de nouvelles élections, mais il faut pour cela démissionner en bloc du collège communal.