Rencontre avec Tarquin Fontaine, d'ingénieur commercial à jeune chocolatier carolo
"Je ne me retrouvais plus dans ce que je faisais."
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Publié le 15-03-2021 à 10h39 - Mis à jour le 16-03-2021 à 11h04
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C’est dans son atelier qui se situe à l’intérieur du théâtre la Ruche à Marcinelle, que nous avons rencontré Tarquin Fontaine, un jeune chocolatier originaire de Charleroi, âgé d’une vingtaine d’années.
Depuis sa plus tendre enfance, Tarquin a toujours eu une passion pour le goût. "Ma grand-mère et ma mère sont des femmes qui cuisinent admirablement bien. À force de manger de bonnes choses, cela a toujours éveillé en moi une curiosité", explique le chocolatier carolo.
Une chose n’est pas coutume, Taquin a d’abord réalisé des études d’ingénieur commercial. C’est durant la fin de sa formation dans ce domaine économique que son envie du goût a fait son grand retour. "Je ne me retrouvais plus dans ce que je faisais. Je me sentais incomplet. J’avais envie de retourner vers quelque chose de plus naturel", ajoute-t-il. Taquin a donc décidé d’entreprendre une formation à la CERIA, à Anderlecht, pour devenir chocolatier-confiseur. "Cela a été une grosse déception. Je découvre la face cachée du chocolat belge. Nous sommes le pays du chocolat, mais en matière de qualité, nous sommes l’un des pires. Neuf chocolats sur dix sont industriels. Arrivé à cette formation, je déchante. En deux ans, je n’ai jamais touché une fève de cacao." C’est en 2018, que le déclic s’est produit pour ce carolo. Tarquin a fait le salon du chocolat avec son école où il rencontre les grandes pointures du monde du chocolat belge, à savoir : Pierre Marcolini et Jean-Philippe Darcis.
Le fer de lance du projet de Tarquin est de dire que vous ne mangez pas deux fois la même tablette chez vous. "Ce qui nous tient à cœur, c’est d’offrir une expérience sensorielle qui va être différente en bouche pour le client", affirme le carolo. Le but du chocolatier est de faire voyager les gens par le biais des papilles gustatives qui découvrent des saveurs qu’elles ne connaissent pas. "Derrière, il y a un véritable travail d’équipe. J’aime travailler avec des passionnés, avec des gens qui me font rêver. Ce sont eux qui ont une histoire. Généralement, ce sont des exploitations familiales. Ces personnes ont un vrai amour pour la planète. En décembre, nous avons envoyé des tablettes à tous nos producteurs parce que ces gens-là ne mangent jamais de chocolat. C’était un moyen de les remercier", déclare chaleureusement Tarquin. "Dans le projet, nous avons réfléchi à tout. Nous avons réfléchi à la fève de cacao, au sucre, aux épices, au packaging. Nous essayons d’avoir un contrôle, poursuit-il. Sans nos planteurs, nous ne serions pas là." Tarquin insiste bien sur le fait que ce métier prend du temps.
De plus, dans son défilé de saveurs, Tarquin rajoute aussi une touche carolo. "Tout démarre de Charleroi. Je suis un pur produit carolo." Avec son projet, ce chocolatier a voulu transmettre le message qu’il y a du potentiel à Charleroi. "T’as envie de faire quelque chose, fais-le !" Cette touche carolo se ressent aussi dans son produit. Tarquin ne réalise pas des tablettes "lisses". Elles ont du relief comme les terrils qui sont l’emblème de l’environnement de Charleroi.