Sexe et handicaps : "levons les tabous"

Pour cette nouvelle édition, a été mis en avant "EnVIE d'amour"avec divers stands et animations pour s'informer et échanger sur la vie relationnelle, affective et sexuelle à destination des personnes en situation de handicap, des parents, des personnes âgées, des professionnels et des étudiants.

Parmi les associations présentes notons la participation de l'asbl Aditi Wallonie Bruxelles. Leur intervention consistait à lever les tabous sur la sexualité des personnes porteuses de handicaps tant moteurs que mentaux. "Nous nous sommes rendus compte en Belgique, il y a une dizaine d'années, que l'on parlait beaucoup de sexualité et qu'on travaillait beaucoup la question de la vie amoureuse mais qu'il n'y avait pas de réponses concrètes aux besoins des personnes", explique en préambule Alain Joret, l'un des responsables de l'asbl.

En réponse concrète, l'association a mis sur pied un accompagnement sexuel. "Il s'agit d'une offre de réponses de sexualité concrète aux personnes qui en font la demande. Cela signifie qu'on a d'un côté des accompagnants sexuels qui sont consentants et volontaires pour offrir de la sexualité aux personnes handicapées. Est compris, une simple découverte du corps,une aide à un couple en chaise qui ne peut pas avoir des relations sexuelles sans une aide concrète au moment de la relation sexuelle, une aide à la masturbation. Il existe aussi toute l'approche du sexe toy comme complément à la sexualité et comment cela peut aider des personnes qui ont des difficultés motrices. Et puis il y a les offres de découvertes de la relation sexuelle ou de relations sexuelles de temps à autres."

L'accompagnement sexuel se distingue d'autres travail du sexe par un accompagnement de la personne dans sa demande. La personne est écoutée de manière à bien comprendre sa demande. Les accompagnants sont également accompagnés.

Pour être accompagnant sexuel, une sélection est faite suivant plusieurs étapes et une formation à l'approche des personnes en situation de handicap est réalisée. Cela permet d'offrir un service où le consentement est toujours respecté pour tout le monde.

Cela n'est pas à assimiler à de la prostitution grâce , notamment, à une dépénalisation du travail du sexe.

Bien que le sujet soit encore confidentiel, le responsable confie que "depuis 10 ans, le sujet devient de moins en moins tabou dans le secteur. Les accompagnants sont reconnus comme des personnes extraordinaires dans le sens ou c'est un engagement de soi important même si c'est rémunéré. L'accompagnement sexuel commence a être connu chez les personnes âgées. En effet, le vieillissement amène un certain nombre de handicaps et de la solitude. Le tabou est aussi lié au fait que des personnes handicapés ont des parents forts présents. Pour eux c'est difficile de réaliser le besoin de sexualité de leur enfant handicapés et inversement pour les enfants envers leurs parents."

Le politique aussi semble suivre. "La ministre wallonne Christie Morreale a pris la décision d'agréer le service."