Les 10 enjeux du Hainaut dans les prochaines années pour ses 1,3 million d’habitants
La plus grande province de Wallonie (37 % des habitants) a pas mal de défis à relever, notamment la santé, l’emploi et le bâti vieillissant.
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Publié le 13-02-2023 à 10h00
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Ce vendredi, Hainaut Développement lançait son édition 2023 du “Hainaut en chiffres et en cartes”. Pour la députée Fabienne Devilers (MR), il y a dix grands enjeux que doit relever la province dans les prochaines années, qu’elle a développés dans une longue présentation qu’on tente de résumer ici.
Au niveau de la population, il faut renforcer l’attractivité du territoire : la province ne perd pas d’habitants pour l’instant, mais il y a bien moins de naissances que de décès. Dans une vingtaine d’années, quand les “baby boomers” mourront, il n’y aura pas assez de bébés pour les remplacer. Il faut donc convaincre les gens de venir s’installer en Province de Hainaut, et/ou y faire des enfants. Le seul facteur qui permet, aujourd’hui, au Hainaut de garder un solde positif d’habitants, c’est l’immigration. Et d’ici là, il faudra aussi renforcer les services à la personne et les soins de santé, parce que globalement, la population vieillit. Il n’y a qu’à Charleroi – l’exception hennuyère – qu’on prévoit plus de jeunes (< 20 ans) que de personnes âgées (>65 ans) d'ici 2070.
En ce qui concerne la santé, les habitants du Hainaut ont un grave problème. L’espérance de vie y est moindre, notamment pour des raisons socio-économiques (on y est en moyenne plus précaire et moins éduqué, donc moins bien soigné). Aujourd’hui, près de la moitié des décès quotidiens sur la province sont dus aux cancers, aux maladies cardiovasculaires et aux problèmes de l’appareil respiratoire, ce qui pourrait être réduit en mangeant mieux et en faisant davantage de sport… Tout simplement. Le nombre de personnes atteintes du diabète a aussi explosé en dix ans : +50 %. La province a également un problème de médecins généralistes, qui sont trop peu nombreux et pour beaucoup âgés de plus de 55 ans. La prévention et l’accès au soin vont devoir s’améliorer dans les prochaines années.
Pour le logement, le bâti hennuyer est vieux. Le prix d’un appartement ou d’une maison y est par conséquent bien moindre qu’ailleurs, notamment à Charleroi et à Mons, mais il faudra un gros travail de rénovation pour réduire l’empreinte énergétique du territoire, plutôt catastrophique aujourd’hui. Rénover dans les centres-villes permettra aussi de réduire l’étalement urbain, qui artificialise les sols (problèmes liés aux inondations), réduit le nombre d’espaces verts (qualité de l’air et températures) ainsi que le nombre de pâturages et de champs : l’agriculture est un des grands moteurs économiques de la province, l’occasion de faire d’une pierre deux coups.
Au niveau de l’emploi, si le Hainaut a une force de travail conséquente (35 % des travailleurs wallons y habitent), il y a encore trop de personnes qui ne travaillent pas. Le taux de chômage y est de 10,8 % (moyenne belge : 6,7 %). La bonne nouvelle, c’est que ce nombre diminue constamment et plus rapidement qu’ailleurs. Et l’arrivée prochaine de la Cité des Métiers ou du Campus universitaire à Charleroi permettra de mieux former les travailleurs de demain.
Enfin, au niveau des entreprises, si de plus en plus se créent chaque année alors que les cessations d’activité restent stables, il faut pour Hainaut Développement se tourner vers des filières d’avenir, comme la chimie, le numérique et l’économie circulaire. Il faut aussi, vu la prédominance de l’industrie et de l’agriculture dans le Hainaut, recréer des filières locales pour éviter les pénuries et sortir de la dépendance des marchés mondiaux.