Charleroi: des parcelles musulmanes bientôt aménagées au cimetière de Couillet
Le cimetière de Couillet disposera bientôt d’une ou plusieurs parcelles dédiées à l’accueil de défunts de confession musulmane, comme celui de Soleilmont - qui arrive à saturation.
Publié le 17-03-2023 à 13h44
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Dans son réseau de cimetières, la Ville de Charleroi doit se doter de nouvelles parcelles de repos dédiées aux musulmans. "Celle de Gilly Soleilmont est proche de la saturation. Nous y disposons encore de 150 places", observe l’échevin en charge des Cimetières Mahmut Dogru. D’une superficie d’un hectare, elle avait été inaugurée voici plus de 20 ans. En Belgique, le projet de création de cimetières musulmans remonte aux années 1970. Il découlait logiquement de l’arrivée d’un nombre croissant de travailleurs immigrés dans notre pays. À Charleroi, une première réponse avait été apportée avec la création d’une parcelle au cimetière communal de Farciennes. Pendant trois décennies, elle a servi d’unique lieu d’inhumation pour les défunts de cette communauté.
Gilly Soleilmont Fleurus est arrivé dans la foulée. À présent, on y touche à la limite. "Nous devons en effet réserver de la superficie à l’extension de la parcelle des anges, réservée à l’inhumation des enfants, qui se trouve dans le prolongement." Il a donc fallu rechercher un autre lieu pour accueillir les défunts musulmans. Et ce sera au cimetière des Fiestaux à Couillet, dans le haut de la rue de Villers en direction de l’IMTR, où quatre parcelles sont encore vierges. "Nous comptons en réserver plusieurs à cette fonction."
Sur Soleilmont, une seconde parcelle a commencé à être exploitée. Cinq personnes y ont déjà été enterrées. "Nous allons continuer à la remplir mais face à l’afflux de demandes auquel nos services sont confrontés, nous devons nous donner de nouvelles capacités".
Selon l’échevin, de plus en plus de familles font en effet le choix d’inhumer leurs proches en Belgique sur le lieu de leur résidence. Durant la crise sanitaire, le rapatriement des corps n’a plus été possible à certaines périodes faute d’activité aérienne. "Des familles n’ont donc pas eu d’autres possibilités que d’enterrer leurs défunts ici à Charleroi, indique Mahmut Dogru. C’est à présent de manière délibérée qu’elles consentent à ce choix." De plus, ces parcelles n’accueillent pas que des citoyens domiciliés à Charleroi, mais des personnes des communes de la périphérie.
On le sait: la Ville a lancé une vaste opération d’exhumation dans ses 25 cimetières. Objectif: libérer de la place. Entre 20 000 et 30 000 cercueils doivent être évacués, les concessions sont arrivées à terme malgré un allongement de la durée qui est passée de 20 à 30 ans.
La loi oblige aussi à déplacer les corps après cinq ans d’inhumation en pleine terre. Les choses avancent bien et dans le respect des familles, selon l’échevin. Le défi est d’abord administratif: les formalités sont lourdes, en particulier pour les corps enterrés avant 1945. Le collège communal doit ainsi procéder à l’approbation des dossiers. Ensuite, il faut que les travaux suivent sur le terrain. Dans ce cadre, l’équipe de fossoyeurs a été renforcée, le nombre d’agents a doublé en 2022. Ce sont eux qui se chargent des exhumations et du transfert des restes vers les ossuaires.