La diversité au cœur d’un festival inédit ce mardi 21 mars à Charleroi
C’est ce mardi 21 mars, journée mondiale de lutte contre les discriminations raciales : la plateforme 21/3 organise le premier festival de la diversité.
Publié le 18-03-2023 à 14h00
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Pour sa troisième édition décentralisée à Charleroi, la manifestation “Lève-toi contre le racisme” va prendre la forme d’un festival de la diversité. “Alors que l’événement se tient généralement le dimanche qui précède, nous avons cette année décidé d’innover en l’organisant le 21 mars, journée mondiale de lutte contre les discriminations raciales”, indique Sabrina Boukarfa, permanente diversité de la CSC Charleroi Sambre et Meuse et membre de la plateforme 21/3. Une vingtaine d’associations sont partenaires, dont les Femmes de mars pour la première fois. Un village de la diversité prendra place dans le parc Reine Astrid au centre-ville entre 13 et 15 heures.
“Ce n’est pas par hasard que nous avons inscrit à l’agenda la projection du film Chez Nous (au ciné le Parc en matinée) suivi par un débat autour des menaces de l’extrême-droite." Chez Nous, c’est précisément le nom du nouveau parti radical de droite en Wallonie qui défie les militants antifascistes. “L’extrême droite n’est que rarement un choix consenti”, observe le secrétaire fédéral de la CSC Fabrice Eeklaer. “C’est presque toujours un choix par défaut : l’expression d’un rejet soutenu par des discours simplistes qu’il faut méticuleusement démonter. Par exemple, nous avons déjà entendu opposer le blocage des salaires au paiement de nuitées à l’hôtel pour l’accueil des migrants. C’est une aberration, mais à force de circuler et d’être relayés, de tels messages finissent par habiter l’esprit de personnes mal ou non informées. Dans ce cadre, nous accordons une importance primordiale à la formation de nos délégués. Nous les outillons pour faire face au front des manipulations et des sophismes sous-jacents. Le travail d’éducation populaire est essentiel à la démocratie. Autant on peut comprendre l’expression d’un ras-le-bol momentané, autant nous ne tolérons pas la discrimination. Si un de nos délégués l’utilise, il s’exclut lui-même de notre mouvement !”
A Charleroi, une campagne de sensibilisation et d’action est en cours. Tibi vient de signer la charte contre les discriminations. La ville de Charleroi forme son personnel. “Nous incitons les travailleurs à faire remonter leurs doléances, un service de traitement des plaintes a été mis en place.” Quant à la campagne Entreprises sans racisme lancée l’année dernière dans le secteur privé, la CSC en récolte les fruits. “Nous contactons des employeurs pour les inviter à souscrire à notre charte de diversité” souligne Sabrina Boukarfa. “Aperam y a déjà marqué son intérêt, plusieurs entreprises de travail adapté sont partantes. Dans la construction où le dumping social peut favoriser une méfiance des migrants, nous redoublons de présence. Attention : notre discours n’est pas du tout moralisateur. Il est juste réaliste : nous vivons dans un monde où des travailleurs sont appelés à collaborer et à vivre ensemble, qu’ils aient ou non des papiers. ”
Les temps forts
L’événement s’articulera sur deux temps forts : un ciné débat le matin au Côté Parc (Quai 10) dans la rue de Montigny. À 9 heures, la projection du film “Chez Nous” de Lucas Belvaux (entrée gratuite sur inscription préalable au 071/231 289 ou par email cenforsoc.secretariat@cenforsocasbl.be) précédera un débat autour de l’extrême-droite (jusqu’à midi) : l’occasion de réfléchir à la menace que représente l’émergence du parti éponyme en Wallonie, avec un ancrage à Charleroi.
À partir de 13 heures, un village associatif et syndical prendra ses quartiers dans le parc Reine Astrid : activités ludiques, chants ukrainiens, animation contée afroféministe, jeux traditionnels africains, théâtre action, sans oublier la présence d’un snack alevi. Si le village est ouvert à tous, plusieurs écoles ont confirmé leur participation ; des classes primaires de l’athénée Vauban y seront notamment accueillies.
L’objectif est de rappeler les luttes anti-discriminations : 19 critères fondent la loi, dont cinq raciaux. Orientation sexuelle, âge, handicap, convictions politiques ou religieuses, état civil, naissance, origine sociale, etc. complètent la liste. En 2014, une loi sexisme est venue renforcer la protection des personnes dans l’espace public avec des considérations de genre.