Legoland à Gosselies ne se fera pas : Merlin abandonne le projet, “une déception”

Le projet de parc d’attractions sur l’ancien site de Caterpillar à Charleroi tombe à l’eau. Déception du côté wallon.

Le projet de parc d’attractions Legoland à Charleroi, sur l’ex-site de Caterpillar, ne se fera finalement pas. Le groupe Merlin – qui porte le projet et négociait jusqu’ici avec les responsables wallons – a annoncé qu’il abandonnait l’idée. L’information de l'Echo est confirmée au cabinet du ministre Willy Borsus (MR).

”Le groupe Merlin vient en effet de nous annoncer sa décision de ne pas s’engager dans la construction d’un nouveau parc Legoland en Belgique sur l’ancien site de Caterpillar, à Gosselies", précise le ministre de l’Économie, qui ajoute que c’est “une déception”.

La décision de Merlin n'est pas liée à Charleroi, mais aux activités mondiales du groupe: après un diagnostic interne, la décision a été prise de consolider les infrastructures existantes plutôt que construire de nouveaux parcs, apprend-on des autorités régionales wallonnes. De fait: la semaine dernière, Legoland Windsor, au Royaume-Uni, annonçait un investissement de 35 millions de livres sterling (~40M€) pour la construction d'un immense "village boisé" au sein du parc. À titre de comparaison, le projet de construction d'un nouveau parc à Charleroi était estimé à 400 millions d'euros.

Le contrat signé en août entre les autorités belges et Merlin, un “head of terms”, prévoyait qu’il était encore possible de se rétracter. C’est chose faite depuis ce vendredi. Pourtant, tout le monde était confiant: Paul Magnette, Willy Borsus, Thomas Dermine et même Elio Di Rupo s'étaient réjouis de la nouvelle, annonçant pas moins de 800 emplois directs pour 2027 il y a quelques mois. L'augmentation des taux d'intérêts bancaires, l'inflation galopante et le prix élevé des matériaux de construction auraient-ils eu raison du second plus gros investissement en Wallonie de ces 10 dernières années? Difficile d'imaginer l'inverse.

Et la suite? Du côté wallon, on signale que Wallonie Entreprendre, l’AWEX, la Ville de Charleroi, Igretec et la Soresic vont se mobiliser pour “identifier d’autres possibilités pour la reconversion du site.” ... De son côté, Paul Magnette a réagi sur Twitter, postant : "je regrette l’annonce inattendue de Merlin. Tout avait été mis en œuvre pour aboutir."

C’est le deuxième gros projet qui tombe à l’eau pour tenter de reconfigurer l’immense site de Caterpillar, après le “plouf” de l’usine de voitures électriques chinoises ThunderPower. Le terrain de quasi 100 hectares, au croisement de plusieurs autoroutes et à côté de l'aéroport BSCA, n'a plus réellement servi depuis la fermeture brutale de l'usine américaine en 2016, qui a coûté 2.200 emplois : parfois parking pour voitures neuves, parfois centre de dépistage anti-Covid ou encore accueil temporaire de la Foire de Printemps durant les travaux au centre-ville de la métropole...

"Souhaite-t-on encore un seul opérateur pour l'entièreté du site ou faut-il y développer plusieurs activités?", s'interroge à son tour Sébastien Durieux, de Wallonie Entreprendre. "Il va falloir également reprendre contact avec d'autres projets qui avaient manifesté un intérêt. Le travail continue."

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